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L’exportation de la démocratie est un prétexte à des reconfigurations géopolitiques

La démocratie prétexte aux reconfigurations géopolitiques - INFOSPLUS
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L’exportation de la démocratie est qu’un prétexte à des reconfigurations géopolitiques et géostratégiques mais aussi en fonction des besoins en matières premières

L’exportation de la démocratie est un prétexte au service des puissants

L’exportation de la démocratie dans le monde par les puissances occidentales, notamment, n’est qu’un prétexte à des interventions militaires ciblées. L’objectif principal est un contrôle des régions visées soit par leur position géostratégique, soit par leurs richesses en matières premières ; souvent dans les deux cas.

L’Afghanistan, l’URSS, les USA et les talibans

Le dernier conflit armé — par Moudjahidines interposés — de la période dite guerre froide entre les deux superpuissances (USA et URSS) fut sans aucun doute celui déroulé en Afghanistan, après l’invasion de ce pays par l’URSS. C’était en 1979. Malgré les protestations, les embargos et les multiples rétorsions en tous genres des Occidentaux envers les dirigeants soviétiques, cette guerre durera jusqu’en 1989.

L’implication des Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés occidentaux, ainsi qu’une alliance islamique, va consister à aider et armer les Moudjahidines. L’Amérique fournira aux combattants afghans des missiles Sol-Air et des missiles Stinger (armes de défense redoutables). L’URSS perdra la maîtrise de l’air, s’enlisera, s’embourbera dans un conflit interminable et finira par se retirer en février 1989. La fin de l’empire URSS s’est accélérée après la fin de cette guerre perdue.

Après le retrait de l’URSS, l’Afghanistan va sombrer dans le chaos, miné de l’intérieur par des combats dévastateurs entre factions armées rivales. Les USA aideront les talibans à prendre Kaboul ; un deal était passé : le pouvoir contre le passage d’un gazoduc. C’est finalement en 1996 que les talibans — religieux rigoristes et fanatiques prônant une charia impitoyable — prendront le pouvoir.

Réponse des talibans à l’exportation de la démocratie occidentale : dynamitage des statues préislamiques à Bamiyan


Les talibans enfoncent l’Afghanistan dans l’obscurantisme et les ténèbres. En 2001, le mollah Mohammad Omar fait détruire toutes les statues pré-islamiques — dont un Bouddha debout (le plus grand du monde) — à Bamiyan. Elles seront dynamitées, malgré les protestations de la communauté internationale. Les talibans seront définitivement lâchés par les USA. Le commandant Ahmad Shah Massoud, surnommé Le Lion du Panchir — qui contrôlait le nord du pays — prendra la tête de l’Alliance du Nord. Il sera assassiné le 9 septembre 2001, soit 2 jours avant les attentats du World Trade Center.

Attentats du 11 septembre 2001

Au lendemain des attentats du 11 septembre, les USA, emmenés par Georges W. Bush, envahiront l’Afghanistan avec un mandat de l’ONU. Un nouveau front sera ouvert vers l’Irak. En effet, prétextant que Saddam Hussein serait impliqué dans les attentats du 11/09 — ce qui a été démenti par la suite y compris par la CIA — l’Amérique envahit l’Irak mais sans aucun mandat de l’ONU. La France, par la voix de son Président Jacques Chirac, s’opposera à cette expédition punitive sauvage, immorale et n’ayant aucun fondement tant sur le plan militaire que moral. Le Pape Jean-Paul II dira : « Cette guerre est immorale. »

Le musée de Bagdad — un des plus précieux au monde — sera mis à sac devant des soldats américains passifs et plus occupés à sécuriser les puits de pétrole qu’à s’occuper de la sécurité des biens et des personnes. Devant cette razzia dénoncée par le monde entier, Georges W. Bush dira : « Nous sommes venus apporter la démocratie aux Irakiens. » Foutaise!

Politique hasardeuse en Asie et incohérente au Moyen-Orient

Au nom de la lutte contre le terrorisme international, l’intervention des Etats-Unis d’Amérique en Afghanistan n’a fait qu’enraciner les religieux fanatiques et extrémistes (talibans) et plonger le pays dans le chaos politique. Le terrorisme a continué de se nourrir de la haine de l’Occident et les plus fanatiques ont juré vengeance.

De même, en Irak, les USA sont intervenus de manière hors-la-loi et avec une seule idée : se débarrasser de Saddam Hussein ; comme si la disparition du raïs irakien allait régler tous les problèmes. C’est même le contraire qui se produisit. En effet, les sunnites qui étaient au pouvoir ont subi une sévère vengeance des chiites poussés et aidés par l’Iran.

Comble de l’humiliation : sur ordre de Georges W. Bush, le défunt Saddam Hussein sera pendu le jour de l’Aïd El-Kébir (jour du sacrifice) par des chiites ; ces derniers tiennent leur vengeance, ils jubilent. Après la prise de pouvoir par l’Ayatollah Khomeiny — la révolution islamique — les pays occidentaux poussèrent Saddam Hussein à déclarer la guerre à l’Iran. Première cruciale erreur du dirigeant irakien. Il commettra sa seconde et fatale erreur en envahissant le Koweït (août 1990) à la suite d’un traquenard fomenté par la CIA.

L’Iran est aujourd’hui combattu par l’administration Donald Trump, mais ce pays s’est considérablement développé sous l’ère de George W. Bush. Puisque toute l’attention était portée sur l’Irak. Les humiliations subies par les sunnites irakiens de la part de chiites et d’Américains seront en majeure partie responsables de ce « califat » — DAESH — en Syrie.

Printemps arabe, Libye et Syrie

Dans le principal but d’assurer la sécurité d’Israël pour un long moment, voire définitivement, le fameux Printemps arabe (Rhabyh Arabi), verra le jour ; une invention des sionistes destinée à détruire les pays arabes en les envahissant — au nom des droits de l’homme et du droit d’ingérence — après les avoir déstabilisés de l’intérieur. La Libye passera à la trappe ; un pays devenu une véritable jungle où l’on voit même renaître aujourd’hui des réseaux esclavagistes. Quelles avancées fulgurantes !

La Syrie sera à son tour contrainte au passage à une démocratie à l’occidental imposé par les occidentaux, via les sionistes à la manœuvre. Bachar Al-Assad partira en guerre contre une opposition armée et soutenue par les Occidentaux, la France en tête. Aidé par Vladimir Poutine, qui dira haut et clair : « Vous n’allez pas nous refaire le coup de la Libye ! », Al-Assad ne pliera pas et la Syrie tiendra. Un coup d’arrêt net au Printemps arabe.

On le voit bien, depuis une trentaine d’années, l’Asie centrale, tout le Moyen-Orient et une partie de l’Afrique ont subi de plein fouet toutes ces invasions, ces attaques, sous couvert d’une lutte contre le terrorisme international et l’instauration de la démocratie (à coup de bombardiers B52). Le résultat est aujourd’hui catastrophique. Nous n’avons jamais été aussi proches d’une troisième guerre mondiale.

L’Europe, un sanctuaire ?

Pour autant, les Européens sont-ils, après tous ces conflits déroulés loin de leurs beaux pays et de leurs belles capitales, plus en sécurité ? Je vous laisse le soin d’apporter votre propre jugement. Mais il faut noter que les attentats et les scènes de guerre ne se déroulent plus qu’en dehors de l’Europe, puisque des pays européens (France, Belgique, Allemagne, etc.) ont subi des attaques terroristes, véritables scènes de guerre, comme au Bataclan, par exemple.

Si l’on veut comprendre ce qui se passe aujourd’hui, il nous faut absolument nous référer à un passé très proche. Et on peut dire que les Occidentaux récoltent, peut-être, ce qu’ils ont semé. L’exportation de la démocratie, notamment dans les pays arabo-musulmans, n’est qu’une vaste fumisterie qui ne trompe personne.

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