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Angela MERKEL : la chancelière allemande au grand cœur

Angela Merkel : une femme au grand coeur
Angela Merkel : une femme au grand cœur

Si l’on s’intéresse un tant soit peu à la politique, l’on ne peut rester indifférent à la Chancelière Angela Merkel et son impressionnant palmarès

Il est inutile de revenir sur le parcours brillant d’Angela Merkel, tant sur le plan scolaire que politique. Rappelons juste qu’elle est physicienne de formation et est élue au Bundestag (parlement allemand), sans interruption, depuis 1991.

En 2000, elle devient Présidente (première femme) de l’Union Chrétienne Démocrate (CDU). En 2005, elle sera investie Chancelière fédérale et formera une large coalition CDU/CSU/SPD ; puis en 2009 : CDU/CSU/FPD. En 2013 et 2018, de nouveau la coalition CDU/CSU/SPD.

Nul n’est prophète en son pays

S’il est un proverbe qui irait comme un gant à la Chancelière Angela Merkel, ce serait, sans conteste celui-ci : « Nul n’est prophète en son pays« . En effet, si sur un plan économique elle obtiendra d’excellents résultats pour son pays, en revanche elle ne fera pas l’adhésion (ou le consensus national) sur les sujets de société (dits sociétaux).

Angela Merkel est avant tout une femme et cela compte en termes de sensibilité, qu’on le veuille ou non. Je n’irai pas sur le terrain des comparaison entre homme et femme, cela n’est pas le sujet, mais je pense que cela a tout de même son importance. Et je le dis d’autant plus que cela est tout à l’honneur des femmes.

Le Printemps arabe

L’Allemagne connait un grave problème démographique et doit régulièrement faire appel à de la main-d’oeuvre étrangère. Les conflits et les bouleversements géopolitiques (notamment marqués par le « Printemps arabe ») ayant touché principalement le Moyen-Orient (Syrie) et la Libye ont provoqué vers l’Europe des flux migratoires sans précédent.

La chancelière Angela Merkel va tenir compte du facteur démographique, mais également faire parler son cœur ; c’est ainsi que je l’ai perçu. Elle prendra en effet la décision, en 2015, d’accueillir sur son sol près d’un million (on parle de 900.000) de migrants. Cette décision stupéfie au sein de l’UE et va à l’inverse de la politique entreprise par tous les autres responsables politiques des pays membres de l’UE. 

Qui mieux qu’Angela Merkel sait que l’Allemagne est capable, sur un plan économique, d’intégrer tous ces migrants. « Nous y arriverons » lancera-t-elle aux Allemands. Le problème, toutefois, ne se situe pas sur un plan économique, il est plutôt d’ordre sociologique et « identitaire », sur fond d’intégrisme et de terrorisme religieux. Cela va peser lourd dans la balance et surtout dans les urnes. 

Angela Merkel va payer très cher, et pratiquement cash, ce choix. Elle va, bien entendu sans le vouloir, réveiller les vieux démons. Les réacs et populistes de tous bords vont saisir au vol  cette aubaine pour sortir de leurs armoires les vieilles chemises brunes poussiéreuses et repartir à la conquête du pouvoir comme le fit, avant eux, leur maître Adolphe. Les hommes ont vraiment la mémoire courte.

Actuellement très en difficulté, la chancelière Angela Merkel peine à trouver une majorité de gouvernement. Elle a officiellement annoncé son retrait de la politique à la fin de son mandat en 2021. 

L’histoire ne retiendra pas l’entrée de l’extrême droite au Bundestag, ni la poussée des néonazis (déguisés en identitaires) ; nous avons déjà connu cela antérieurement, ce n’est pas une nouveauté.

Non, l’histoire retiendra le courage et le côté visionnaire d’une femme allemande qui aura misé sur l’humanisme, plutôt que l’inhumanité, et sur la générosité plutôt que l’égoïsme. Et si l’inhumanité et l’égoïsme triomphent, ce n’est qu’à court terme. Car à long terme ce sont l’humanisme et la générosité qui survivront aux populismes haineux et sans âme. 

Madame Angela Merkel ne s’est pas trompée de route ou fait de mauvais choix. Elle n’a pas non plus trahi son pays et son peuple. Non, rien de tout ceci. Elle a juste plusieurs décennies d’avance sur son temps.

Je salue le courage de cette femme restée fidèle à ses convictions humaines et politiques. Bien des hommes devraient la regarder… d’en bas. 

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