Intervention du Général de réserve de l’armée sioniste Israël Ziv
Israël Ziv : pendant la guerre du Vietnam, les Américains étaient convaincus de leur supériorité militaire. Ils se sentaient invincibles après avoir remporté une longue et difficile guerre mondiale contre les Allemands et les Japonais. Leur supériorité technologique sur le Viet Cong était énorme, et leur force et leur puissance destructrice dépassaient de loin celles des Vietnamiens. Mais ils étaient prisonniers de l’arrogance et de la folie face au communisme. Ils continuaient à croire qu’ils étaient à un pas de la victoire – ils avaient juste besoin de plus de puissance, de plus de soldats, de plus de temps, de plus de territoire. Bien que le président Lyndon Johnson et le général McNamara aient plus tard compris l’ampleur du problème, ils ont continué à mentir à l’opinion publique nationale. Ainsi, alors qu’ils étaient « à un pas de la victoire », l’empire s’avançait pas à pas vers un profond bourbier dans lequel il s’enfonça jusqu’au bout. Et elle en est ressortie humiliée sous la conduite du quatrième président de la guerre, Gerald Ford, après 18 ans de saignements et d’humiliations.
Cette histoire se répète dans des dizaines d’événements à travers l’histoire, et elle ne nous a pas non plus épargnés. Nous avons été impliqués au Liban pendant 18 ans, bloqués à Gaza pendant 40 ans jusqu’au désengagement, et même en Cisjordanie, l’absence de solution sécuritaire perdure depuis 58 ans.
Bien que notre situation soit différente, nous sommes embourbés dans un déni similaire – cette fois-ci les yeux grands ouverts. L’essence de ce déni est l’illusion que la poursuite de la guerre permettra d’obtenir une victoire absolue sur le Hamas, une guerre qui a effectivement mis fin à l’existence de l’organisation en tant que structure fonctionnelle, car la menace sécuritaire qu’elle représente pour Israël est faible. Le Hamas n’est actuellement qu’un groupe dont le but est de survivre et d’infliger des dégâts limités de temps à autre. Toute action militaire massive n’a désormais plus rien à voir avec la résolution du conflit.
Se diriger maintenant vers un « deuxième cycle de guerre » à Gaza est une absurdité injustifiée. C’est « la deuxième guerre de Netanyahou ». Après avoir occupé Gaza une fois, démantelé son infrastructure militaire, détruit les trois quarts de sa population et tué des milliers de personnes, rien de ce que nous faisons maintenant n’ajoutera à nos acquis et, malheureusement, rien ne ramènera les prisonniers.
Israël Ziv : Nous nous dirigeons une fois de plus vers une guerre sans but, juste pour que Netanyahou puisse déclarer « Nous avons gagné » à un moment qu’il juge politiquement opportun. Il s’agit d’une guerre injustifiée sans consensus national.
Pendant ce temps, Netanyahu tente de présenter cette guerre comme une « guerre d’indépendance » pour servir sa prochaine campagne électorale, tout en minimisant l’importance de la question des prisonniers. Il s’agit d’un geste pathétique qui renforce le Hamas, qui s’est effondré, et lui donne l’image d’un « héros régional » qu’Israël n’a pas réussi à vaincre depuis longtemps.
Israël Ziv : pour mener à bien cette action, Netanyahou a recruté le chef d’état-major Eyal Zamir, qui, au lieu de se concentrer sur la réhabilitation de l’armée, épuisée et accablée par une longue guerre, s’est convaincu qu’il était capable d’obtenir un meilleur résultat que son prédécesseur. Il entraîne tout un pays derrière lui dans l’impasse d’une guerre sans but, sans définition, sans vision et sans date de fin. C’est une guerre qui détruira ce qui reste des acquis et n’apportera aucune victoire.
Le général de division (réserviste) de l’armée d’occupation, Eyal Ben-Reuven, a déclaré aujourd’hui, dans une interview sur la radio hébraïque 103 FM, au sujet de la mobilisation des forces de réserve en vue de l’extension de l’opération à Gaza : « Nous nous trouvons dans une situation très difficile. Nous nous dirigeons vers une catastrophe. Il s’agit d’une mesure militaire majeure, dont les conséquences sont claires : pas un seul prisonnier israélien ne survivra, nos cimetières militaires continueront d’être remplis de soldats, hommes et femmes, et des soldats seront blessés, le tout sans perspective politique. »
