
Affaire Zied Bensaïd : les juges d’instruction ont décidé, le 1ᵉʳ août dernier, de renvoyer ce policier devant la cour criminelle des Alpes-Maritimes.
Le 7 septembre 2022 en fin d’après-midi, un policier ouvre le feu, tuant sur le coup le conducteur d’un véhicule en fuite. Il s’agit de Zied Bensaïd, auteur de plusieurs infractions au volant d’un 4×4 volé.
À l’époque des faits, Maud Marty, procureur de la République adjoint, expliquait que celui-ci avait saisi l’Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la police des polices.
Pour le parquet de Nice, ce tir avait eu lieu dans un cadre légal. En mai 2024, il avait demandé aux juges un non-lieu en faveur du policier, c’est-à-dire l’abandon des poursuites.
Les juges ont, au final, décidé de renvoyer le policier devant la cour criminelle pour « violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner ».
La cour va devoir répondre à ces questions et à d’autres concernant l’innocence ou la culpabilité du tireur car, 3 ans plus tard, l’instruction est close.
Le policier a déclaré après les faits : « Cependant le dernier équipement que j’avais, c’était mon arme de service et il fallait que j’arrête à tout prix ce véhicule. »
Les magistrats instructeurs ont conclu que le tireur a visé le conducteur et non le véhicule, ils considèrent donc que le tir ne respecte pas les critères légaux.
L’usage de son arme par Michel G. à ce moment précis et dans ces circonstances n’a pas été absolument nécessaire et strictement proportionnel.
Maître Sefen Guez Guez est avocat des parties civiles. Pour lui, « le policier n’est absolument pas en danger, 1,5 mètre à gauche du véhicule, dont les roues sont dirigées vers l’extérieur. Ce qui nous a aidés, sauvés, ce sont les images d’amateurs. Ce sont ces éléments-là qui permettent de démontrer que Zyed a clairement été victime d’un homicide policier. »
3 ans après la mort de son fils, la mère de Zyed Bensaïd reste traumatisée. Suivie médicalement, elle attend beaucoup d’un futur procès, quelle qu’en soit l’issue.
« C’est un soulagement d’avoir un procès et d’être reconnus comme des victimes. Je crois que le policier avait d’autres options, il aurait pu tirer sur la roue. Il n’a pas seulement tué Zied Bensaïd… il m’a aussi tuée. Je souffre depuis trois ans. »
Ndlr : être policier ne donne pas le droit de tuer n’importe qui et d’être immunisé.
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