
Dans une escalade soudaine et brutale ces dernières heures, l’Iran a annoncé préparer des plans pour répondre à la trajectoire prise par la Troïka européenne et l’Agence internationale de l’énergie atomique
Cette annonce a fait apparaître de plus en plus clairement que l’Iran pourrait officiellement entrer dans la phase de développement de l’arme nucléaire.
En réponse, il semble qu’Israël cherche désespérément à riposter, tandis que les États-Unis tentent de se présenter comme privilégiant les négociations et la diplomatie.
Cependant, il s’agit clairement d’un programme commun entre les États-Unis et leur mandataire, Israël.
Trois raisons principales peuvent expliquer pourquoi Israël considère que le moment est idéal pour frapper :
Premièrement, il veut frapper avant que l’Iran ne puisse agir sur la base des renseignements récemment obtenus ;
Deuxièmement, Netanyahu est sous pression politique, et une frappe pourrait empêcher les partis ultra-orthodoxes Haredi d’abandonner sa coalition, ce qui pourrait déclencher des élections anticipées ;
Troisièmement, Israël ne veut pas donner à l’Iran la possibilité d’une éventuelle frappe préventive.
Pour la première fois, les bases américaines dans la région ont été placées en état d’alerte maximale.
Les opérations commerciales maritimes du Royaume-Uni (UKMTO) ont émis un avis inhabituel concernant le golfe Persique, le golfe d’Oman et le détroit d’Ormuz, mettant en garde contre une intensification des tensions régionales qui pourrait dégénérer en activités militaires et affecter directement les opérations maritimes.
Le département d’État américain s’apprête à ordonner l’évacuation du personnel non essentiel de l’ambassade à Bagdad, comme l’a rapporté l’Associated Press, citant des responsables américains.
Cependant, ces développements ne datent pas d’aujourd’hui : la situation en Irak est tendue depuis trois jours. La situation évolue rapidement et des groupes de résistance ont émis des avertissements indiquant que si des centres iraniens ou des sites stratégiques étaient ciblés, les bases américaines en Irak deviendraient les principales cibles.
Entre-temps, le commandement naval américain à Bahreïn, où est stationnée la Cinquième Flotte, a également été placé en état d’alerte maximale.
Les familles des militaires américains auraient été invitées à se préparer à une éventuelle évacuation.
Si ces signes suggèrent une escalade majeure, il est clair que rien d’important ne se produira avant les négociations américano-iraniennes prévues à Oman dimanche.
Cependant, il est probable qu’Israël attende que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA adopte une résolution de censure contre l’Iran pour non-respect des engagements.
Avant de lancer une frappe, Israël souhaite également que Donald Trump déclare publiquement l’échec des négociations avec l’Iran.
Une telle déclaration, conjuguée à la résolution de l’AIEA, fournirait à Israël une justification internationale plus solide pour une action militaire.
Quelles seraient les représailles de l’Iran ?
L’Iran utiliserait non seulement les renseignements divulgués pour cibler les installations nucléaires secrètes d’Israël, mais lancerait également des frappes offensives contre des bases, des repaires et des centres de commandement dans toute la région.
Il pourrait également infliger de lourdes pertes aux rangs ennemis dans toute la région.
Mais tout cela pourrait n’être qu’une opération psychologique élaborée avant les négociations de dimanche avec l’Iran à Oman.
Iran vs Israël : un bluff ?
Certains se demandent pourquoi la nouvelle d’une frappe imminente contre l’Iran a éclaté soudainement, et à ce moment précis. Deux facteurs principaux expliquent cela :
Premièrement, le sixième cycle de négociations nucléaires, considéré comme crucial, approche. Si les deux parties ne parviennent pas à un accord d’ici là, les options diplomatiques pourraient être totalement exclues, ouvrant la voie à une escalade de la violence de la part des États-Unis. Cette escalade pourrait prendre deux formes : soit un retour à la politique de « pression maximale » et un durcissement des sanctions, soit l’inaction face à toute escalade israélienne contre l’Iran.
Deuxièmement : Benjamin Netanyahou, le Premier ministre du gouvernement d’occupation, traverse une crise interne étouffante et cherche un moyen de réaffirmer sa présence politique dans le contexte actuel, où une grande partie de la société israélienne considère que Netanyahou a perdu sa légitimité. Dans ce contexte, il pourrait considérer l’escalade contre l’Iran comme un moyen efficace de remobiliser l’intérieur d’Israël autour de lui en ouvrant un front de tension qui mobiliserait Israël sur les plans sécuritaire et politique et lui fournirait un prétexte pour obtenir des gains politiques nationaux et régionaux.
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