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Gentil coquelicot des champs d’autrefois

Gentil coquelicot des champs d’autrefois
Gentil coquelicot des champs d’autrefois

Gentil coquelicot des champs d’autrefois

Les coquelicots des champs de blé, des bords de routes et des chemins, animaient, égayaient, inspiraient l’été des campagnes, des pâturages et des prés abandonnés. Ses quatre pétales fragiles, froissés, larges et ouverts aux caresses du vent, étaient visibles et reconnaissables de loin par leur rouge d’un vif éclatant. Parsemés au milieu des vertes prairies, dressés en colonies denses, proches mais dispersées, les coquelicots dansaient à l’air, frétillaient, gigotaient du haut de leur tige comme s’ils voulaient amuser, calmer et consoler les hommes par leur présence majestueuse.

Le coquelicot. Dans la mythologie grecque, le gentil coquelicot est associé à la déesse Déméter (symbolisant la Terre-mère) et à sa fille Perséphone (symbolisant les moissons, le grain de blé). C’est en compagnie de cette fleur magique, sauvage, que j’ai traversé les années de mon enfance. Son parfum bref mais unique et enivrant m’a bercé durant mes jeunes années.

Ses bienfaits sont connus depuis la nuit des temps. On l’utilisait pour procurer aux enfants et aux adultes un sommeil réparateur. On le surnommait même « l’opium inoffensif du peuple ». Efficace contre l’hyperémotivité, la nervosité, les affections de la gorge et de l’appareil respiratoire. Le coquelicot est plus qu’une fleur, c’est un médicament. Il apaise et calme les douleurs.

— Mère ! s’exclama Adam. J’ai cueilli des coquelicots. Il y en avait tout plein dans les champs. Tiens, prends ce bouquet, il est pour toi.

— Oh ! Ils sont magnifiques, tu es un amour, Adam ! Mets-les dans le vase et ajoutes-y un peu d’eau. Ils vont décorer et embellir notre intérieur.

— Tout de suite, mère.

— Dis-moi Adam, tu oublies la chèvre, il ne va pas tarder à faire nuit.

— Oh ! Je cours de ce pas la chercher. Ne t’inquiète pas mère !

Le coquelicot. Comme tous les enfants de son âge, Adam était insouciant et étourdi. Il obéit néanmoins à sa mère et sortit précipitamment. Il courut, à travers les plaines, aussi vite qu’il put, ramener la caprine. Il parvint vite à l’endroit où elle paissait l’herbe grasse, attachée à un arbre. La lumière du jour faiblissait déjà. Le soleil déclinait. La nuit n’allait plus tarder à tomber. L’ombre s’étendait, l’obscurité assombrissait, le noir absolu guettait. La lumière du jour galopait vers sa retraite, le temps d’une courte nuit.

Adam détacha la bique, lui caressa le museau, passa ses deux mains sur les épais poils de la bête. Fière mais câline, elle le fixa de ses yeux doux noirs pour le remercier. Il reprit la route, la tenant en laisse. La nuit tombait. En repensant aux histoires de loups que lui racontait son père avant de le mettre au lit, il pressa le pas. Arrivé à la maison, son jeune frère Ismaël se précipita sur l’animal. Les deux ne faisaient pas bon ménage.

— Ismaël, ne commence pas à l’embêter ! Laisse-la tranquille, elle nous donne du lait.

Le crépuscule de la nuit s’installa. Adam et Ismaël s’endormirent aux cris des jappements des renards, sortis à la recherche de poulaillers accessibles. L’odeur d’un doux parfum parvenait jusque dans leur chambre. Les coquelicots, cueillis la veille, parfumait et embaumait leur modeste maison bâtie de terre et de pierres. Par la grâce et la volonté de Dieu, demain sera une nouvelle journée.

Touhami – INFOSPLUS

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