Selon les médias russes, la rencontre qui a lieu actuellement à Riyad entre les émissaires américains et russes est un basculement historique (un nouveau Yalta) qui vise à redistribuer les cartes bien au-delà de l’Ukraine.
On ne peut s’empêcher de faire le parallèle qui a eu lieu à Yalta (Crimée) en 1945.
La rencontre actuelle à Riyad a pour objectif de préparer le sommet Trump – Poutine sans que l’Europe et même l’Ukraine soient présents.
Comme en 1945, à la conférence de Yalta, où les États Unis et l’Union soviétique se sont partagés le continent européen, sans que les européens aient un mot à dire.
L’Histoire se répète. Mais ici l’enjeu dépasse la vieille Europe.
Un membre de la délégation russe, Ouchakov : « Le plus important est de commencer une véritable normalisation des relations entre nous et Washington. »
Les négociations ne portent pas sur l’Ukraine, mais sur le rétablissement des relations entre la Russie et l’Amérique !
Cela signifie que Moscou et Washington cherchent à rétablir la coopération et à travailler ensemble sur les questions mondiales, parmi lesquelles :
Trump est bien conscient que la Russie est un élément central et lié à de nombreux pays du Sud global, et qu’elle est essentielle à la résolution de nombreux conflits, si l’objectif est d’éviter la guerre.
Trump obnubilé par les questions économiques et l’émergence chinoise en Asie-Pacifique ne veut plus d’autres points de tensions qui risquent de le distraire.
Kirill Dmitriev, originaire de Kiev et directeur du Fonds russe d’investissement direct, est venu négocier les détails économiques et, dans une interview à CNN, il a expliqué son approche :
En bref, la Russie et l’Amérique sont sur le point de réorganiser l’ordre mondial, et pas seulement de parler de l’Ukraine de manière isolée. C’est une mauvaise nouvelle pour Kiev, car elle n’est qu’un élément de l’équation et non l’acteur principal.
Dans ce cadre-là, la présence des anciennes puissances européennes est inutile.
La rencontre de Riyad consacre le nouveau monde, celui de l’Occident collectif et du Sud Global et ce sont ses deux représentants qui doivent discuter, personne d’autre.
Si pour la vieille Europe déclassée, l’Ukraine est centrale, pour le Sud Global la Palestine est bien plus importante et plus révélatrice d’un basculement du monde.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a mis la Palestine au centre des enjeux et le Sud Global n’acceptera pas qu’on l’oublie.
