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Nouveau monde : la France en perte de repères depuis l’élection de 2017

Nouveau monde : la France en perte de repères depuis l'élection de 2017

Le 11 septembre 1789 : clivage droite-gauche. À l'occasion d'un vote à l'Assemblée constituante, les députés français se positionnent à la droite et à la gauche du président. Un positionnement qui restera pour l'histoire.

Le nouveau monde

Le nouveau monde devait être une fusion de la droite, de la gauche et du centre. Une espèce d’amalgame qui allait faire travailler ensemble des femmes et des hommes de toute sensibilité politique. En théorie, c’est merveilleux, en pratique c’est très difficile à mettre en œuvre. Parce que les idées sont, en réalité, faites pour être confrontées. Et cela peut vite tourner en des confrontations multiples et variées ; une tour de Babel où chacun n’use que de ses idéaux et dans la langue de son ancien parti. Droite et gauche sont des idéologies politiques différentes et opposées.

On sait que l’ancien Président Valéry Giscard d’Estaing s’était essayé à ce périlleux exercice. Il avait vite déchanté. Gauche et droite n’ont pas les mêmes fondements. Leurs principes fondamentaux  sont diamétralement opposées.

La gauche se veut progressiste dans de perpétuels changements, de révolutions sans limite. Elle est obnubilée par une répartition des richesses équitables et consenties au nom d’une justice sociale, proche de l’égalitarisme. La lutte contre la pauvreté et les inégalités fait loi. Chaque citoyen doit pouvoir s’émanciper dans la société et y trouver sa place, à défaut d’y trouver le bonheur. La gauche se nourrit d’utopie.

La droite est obsédée par l’ordre : pourquoi changer ce qui fonctionne d’expérience, par autre chose d’incertain, voire dangereux ? Elle prône le mérite individuel, l’enrichissement à celui qui entreprend. La droite est traditionnellement conservatrice et représente, historiquement, le courant majoritaire en France. La droite a horreur des changements brusques qui modifieraient la société en profondeur.

Dans les différents gouvernements, sous la Présidence d’Emmanuel Macron, la droite a naturellement fini par reprendre le dessus. Le capital trouve sa voie à droite grâce à la liberté individuelle d’entreprise, et accepte l’impôt et les taxes nécessaires à la marche de la société, essentiellement pour le régalien. A gauche, le capital se voit trop taxé au profit d’une répartition notamment au profit des plus démunis. La droite reproche à la gauche de vouloir, au nom d’une égalité idéologique, assister — assistanat — les citoyens au lieu de leur donner les moyens de s’autosuffire à leurs besoins par une liberté de travailler, d’entreprendre.

La gauche s’est affaissée, pour ne pas dire écroulée, par manque de leaders. La gauche française, plus que la droite, ne s’est réellement imposée que par des personnalités politiques charismatiques ayant de fortes convictions (socialisme réaliste et capitalisme libéral) et capables de remettre en cause les fondements de la droite républicaine. Je pense bien sûr à François Mitterrand, mais également à François Hollande qui avait agréablement surpris par son discours du Bourget en janvier 2012. La gauche ne peut battre la droite que si elle reste à gauche.

L’ancien monde

Le passage de l’ancien monde au nouveau monde a donc été un échec cinglant. Pour les raisons ci-dessus évoquées. Cela a eu pour conséquences d’affaiblir et de fragiliser le pays tout entier. La perte des repères politiques, la transition écologique imposée par les conséquences visibles et dramatiques sur le climat, le mélange des genres, la folle période de mini-révolution des Gilets jaunes, la pandémie qui écrase l’économie et remet en cause tout notre mode de vie, sont autant de facteurs qui ont aidé et provoqué cet insuccès.

Pourquoi, malgré tout, la droite tient encore la corde ? Parce que dans une France fragilisée, les Français reviennent à des valeurs sûres et celles-ci sont, a priori, incarnées par la droite traditionnelle. Le danger d’avoir voulu fondre droite et gauche — ciment de la politique française — a été l’installation des extrêmes pour combler le vide politique. Même si je ne mets pas sur le même plan extrême-gauche et extrême-droite, il faut reconnaître qu’une partie de la gauche sombre dans l’extrémisme. Quant à la droite extrême, elle vogue sur les océans de l’extrémisme depuis toujours. 

Il n’y a pas d’autres solutions qu’un retour aux sources : un paysage politique composé d’un exécutif, désigné par un Président légitimement élu, et d’une opposition. Retrouver un équilibre entre pouvoir et contre-pouvoir. En France, depuis la Révolution, cela a été incarné par la gauche, la droite et un centre.

Que la gauche rénovatrice, réformatrice et progressiste ne saute pas sur l’occasion pour s’ériger en opposition à l’exécutif actuel est étonnant. Il n’y a qu’une façon possible de battre Marine Le Pen, c’est que gauche et droite républicaines présentent des choix et des projets de société à la hauteur des attentes des citoyens et des enjeux internationaux actuels.

C’est ainsi que gauche et droite retrouveront leur lit naturel et le cours normal de leur histoire respective, dans l’intérêt de la France, un pays qui a toujours su surmonter tous les défis rencontrés au cours de son histoire.

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