Au Proche-Orient et dans le monde arabe en général il faut bien distinguer les dirigeants arabes et les peuples
Proche-Orient : dans les pays arabes il faut bien faire la différence entre les peuples (arabo-berbères) et leurs dirigeants. Un exemple clair. On sait que l’Egypte a signé un accord de paix avec Israël ; un accord qui coutera la vie au Président égyptien Anouar El-Sadate, assassiné le 6 octobre 1981. Cela ne signifie absolument pas que le peuple Egyptien adore Israël. La détestation des Israéliens par les Egyptiens n’est plus à démontrer.
Cela étant précisé, il m’apparait impensable que l’armée égyptienne, puissante dans la région, puisse abandonner les Palestiniens à leur triste sort. Il est évident que l’armée égyptienne aide d’une manière ou d’une autre la résistance palestinienne. C’est cela le « dysfonctionnement » presque naturel entre un dirigeant arabe et son peuple. Et c’est ainsi à peu près partout dans le monde arabe.
Il en est de même pour tous les pays signataires des récents « accords d’Abraham ». Ces pays continuent d’aider les Palestiniens dans leur résistance à l’occupant israélien parce que c’est la volonté des peuples musulmans de ces pays. Au Proche-Orient, la situation est très complexe. Se mêlent politique, histoire et religion. Trois facteurs déterminants.
L’Arabie-Saoudite aurait déjà « normalisé » ses rapports avec l’Etat hébreux, si cela ne tenait qu’à ses dirigeants. Seulement, le peuple saoudien, attaché aux principes et aux lois coraniques du pays, serait hostile à de tels accords. Il y aurait des soulèvements. Parce que les Saoudiens de base sont solidaires avec leurs frères Palestiniens, cela ne fait aucun doute.
On sait aussi que le Qatar aide financièrement la résistance palestinienne, ce n’est un secret pour personne. Et c’est logique et normal. Les Emiratis, La Turquie, l’Algérie, l’Iran ainsi que bien d’autres pays musulmans et non musulmans pratiquent également cette aide.
Le Maroc a tout récemment validé ses relations avec Israël dans des conditions très troubles qui ont choqué son voisin algérien et même au-delà. Là aussi, cela s’est conclu contre l’avis du peuple marocain majoritairement solidaire de la cause palestinienne. Le roi recourt à de dures répressions pour « mater » les contestataires. Toute la question est de savoir combien de temps cela va tenir.
Le rapprochement qui s’opère actuellement entre l’Arabie-Saoudite et l’Irak (chiites pro-Iraniens) a de quoi inquiéter les Israéliens. Ces derniers ont toujours manœuvré dans le but d’opposer chiites et sunnites. Saoudiens et Israéliens ne sont pas amis par pure amitié, ils le sont par des intérêts réciproques. Ils ont en effet un ennemi commun : l’Iran.
La politique d’Israël au Proche-Orient repose, une fois de plus, sur la division. Fatah et Hamas sont opposés et les Israéliens les poussent à l’affrontement. Cependant, jouer sa survie sur une hypothétique division de ses adversaires comporte de gros risques, ceux d’une réunification qui peut survenir à tout moment. Les Palestiniens sont nombreux, mais divisés. Ce n’est pas Israël qui est fort, ce sont les Palestiniens qui s’affaiblissent eux-mêmes par leurs divisions et leurs luttes intestines.
Au Proche-Orient, les Israéliens, forts de leur politique de déstabilisation et de destruction de tout pays arabe émergent, pourraient très prochainement en payer un lourd tribut : celui d’un déséquilibre soudain entre, d’un côté, des dirigeants arabes despotes, et, de l’autre, celui de peuples patriotes et viscéralement proches de leurs frères Palestiniens oppressés et opprimés par la politique colonialiste et ségrégationniste de l’Etat hébreux.
On ne remet jamais son sort entre les mains d’autrui. Israël va le vérifier à ses dépens. C’est une simple question de temps, parce que le temps, d’une manière générale, joue en faveur des Palestiniens. L’élite de la diaspora juive en Europe a déjà prévenu les dirigeants israéliens — par une lettre ouverte appelant à une paix — sur ce constat partagé par nombre d’observateurs.
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