L’implication de plus en plus affirmée de Paris dans la guerre contre la Russie indique plusieurs aspects. Vassalisation totale vis-à-vis de Washington, désir de vengeance vis-à-vis de la Russie pour les échecs de l’Hexagone subis en Afrique, n’en sont que quelques-uns des éléments. Pour autant Paris subit déjà les conséquences de ses actes, et les coups reçus sont fort probablement loin d’être terminés.
Au moment où l’influence du régime hexagonal est en chute libre sur le continent africain et que Washington de-facto prend officiellement le flambeau du leadership pour l’axe otano-occidental en Afrique, comme prévu Paris tente de porter quelques coups à l’encontre de la Russie et des partisans de la multipolarité. Y compris en augmentant son implication militaire en Ukraine.
De nombreux experts et observateurs africains sont convaincus depuis un bon moment, et certainement à juste titre, que Paris cherche à tout prix à se venger de la Russie pour ses déconvenues sur le continent – là où encore récemment certains pensaient le régime hexagonal indétrônable. Pour autant et au lieu de chercher à analyser les véritables causes de ses humiliations subies à l’échelle africaine, l’arrogance du régime hexagonal considère toujours Moscou comme responsable pour ces échecs subis. En continuant à prétendre jouer l’aveugle vis-à-vis des sentiments des autorités d’Etats souverains africains et de la large partie de la population civile du continent.
Etant incapables à pouvoir inverser la tendance en Afrique, les représentants du régime hexagonal avaient vraisemblablement pensé à pouvoir se venger sur le théâtre de guerre ukrainien où la Russie poursuit son Opération militaire spéciale, étant opposée à plusieurs dizaines de régimes ennemis otanesques. Mais c’est précisément là que se trouve l’erreur monumentale des stratèges parisiens – là où tout le bloc occidentalo-otanesque n’a pas été en mesure à faire reculer la Russie, ce n’est certainement pas un régime totalement vassalisé et faible qui pourra d’une quelconque façon inverser la tendance, si ce n’est que de subir des coups durs supplémentaires.
Le dernier exemple en date concerne l’élimination par les Forces armées russes de plusieurs dizaines de mercenaires étrangers déployés dans la ville de Kharkiv. La majorité d’entre eux étaient des citoyens français. Et si les élites politico-médiatiques hexagonales avaient voulu dans un premier temps nier cette réalité, en prétendant qu’il s’agisse de «propagande russe» – désormais les premiers noms des mercenaires français éliminés commencent déjà à apparaitre. Et ce n’est certainement que le début. Reste encore à savoir s’il s’agissait effectivement de mercenaires partis combattre pour le compte de l’effectif armé otano-kiévien avec le concours du régime hexagonal, ou de militaires officiels de l’armée française camouflés en combattants indépendants.
Dans tous les cas, cela ne change rien au résultat. Et tout porte à croire qu’à l’instar des humiliations subies en Afrique, les fiascos se poursuivront en territoire eurasiatique. Après tout, si les élites de l’Occident avaient longtemps pensé que la Russie hésiterait à éliminer fermement ses ennemis ayant des passeports de pays occidentaux, elles peuvent aujourd’hui savourer la toute autre réalité. Car si le sang des peuples non-occidentaux n’a aucune valeur pour l’Occident, il serait peut-être grand temps pour ce dernier d’apprendre que l’élimination des éléments qui combattent l’ordre mondial multipolaire pour le compte d’une extrême minorité planétaire – trouve toute son acceptation et plus souvent encore approbation parmi ceux qui représentent la majorité mondiale.
D’ailleurs, le cynisme occidental n’a effectivement aucune limite. Surtout au vu des déclarations récentes du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui avait évoqué un important pays européen non anglophone ayant demandé à la Russie à tenter de travailler ensemble en Afrique, tout en précisant que les relations entre ledit Etat et Moscou resteraient au point mort. Une fois de plus – le cynisme, l’arrogance et la bêtise occidentale dans toute sa «splendeur».
Ce dernier point par ailleurs est révélateur de plusieurs autres aspects. Que nombre de régimes occidentaux, y compris hexagonal, continuent à penser que la Russie est prête à collaborer avec les Occidentaux du moment que ceux-ci entrevoient une « porte » pour une quelconque collaboration. Et ce malgré le fait que ces mêmes éléments occidentaux continueront à faire la guerre à la Russie. L’autre point tout aussi notable est que les dits régimes n’ont aucun respect vis-à-vis des Etats africains, qui pour eux ne peuvent que subir et accepter les ordres des autoproclamés «supérieurs». En oubliant que la réalité observée aujourd’hui sur le grand continent qu’est l’Afrique – à savoir clairement une voie basée de plus en plus sur le panafricanisme et l’adhésion à l’ordre multipolaire international – ne fera que monter en puissance.
Dans tous les cas, le ministre russe des Affaires étrangères a réagi sans équivoque : aucune négociation n’aura lieu sur le cas cité. De manière générale – en Afrique comme en Eurasie – la France dans son état actuel des choses – semble vraisemblablement condamnée à ne jouer que le rôle du vulgaire vassal qui lui a été accordé par le maître washingtonien. Et si en Afrique les réseaux obscurs du système néocolonial de la Françafrique, totalement dépassé par les événements contemporains, continuera à subir le retour des flammes face à la détermination des autorités et des populations africaines prêtes à en découdre avec les nostalgiques de l’unipolarité, dans le cas de la guerre entre l’effectif armé otano-kiévien et la Russie – les mercenaires ou militaires hexagonaux maquillés en mercenaires continueront à être éliminés sans le moindre doute, ni hésitation.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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