De la théorie à la pratique, de la critique à l’entreprise et du discours à l’écoute
La théorie et la pratique
De la théorie à la pratique. L’illusionniste lance habilement les quilles, les faisant tourner sur elles-mêmes par des mouvements des mains parfaitement coordonnés, précis, produits à une vitesse d’exécution incroyable. Pourtant, toutes finissent par retomber, attirées par le sol et l’indomptable loi de la gravité. Elles tiennent en l’air grâce aux impulsions produites par les vifs lancers du saltimbanque. L’illusion nous laisse croire que les quilles tiennent en l’air en permanence par l’effet simultané qu’elles créent et qui est capté par nos yeux. En effet, quand l’une tombe, une autre remonte, compensant et remplissant le vide, et ainsi de suite. C’est la théorie de l’illusion face à l’expérience de la réalité. Mais il existe une relation directe et étroite entre les deux. La quille est réelle et ses tournoiements sont provoqués artificiellement par la pratique. Il y a de la théorie dans la pratique, de la pratique dans la théorie.
La critique et l’entreprise
Critiquer est chose facile ; entreprendre est éminemment plus difficile. Est-ce un postulat ? Pas vraiment. C’est en réalité l’histoire du coucou. L’oiseau qui parvient à couver ses œufs sans construire de nid. Certes, c’est un vol, mais pour la survie de ses petits. Ce n’est pas le cas du critiqueur. Celui-ci ne prend aucun risque, ne crée rien, ne s’oblige en rien. Il ne remplit aucune fonction matérielle, tout est immatériel. Il n’existe que par le travail accompli par autrui. Il accapare une réalisation et s’en fait le chantre. Comment ? Par la contradiction systématique. Quand on veut contrôler quelque chose, le meilleur moyen d’y parvenir est la critique ; on ne retiendra que la critique au détriment de la création. Un exemple : beaucoup iront voir (ou non) un film, une pièce de théâtre, en fonction de la critique. Critiquer devient l’art d’entreprendre.
Du discours à l’écoute
Discourir, pérorer, narrer, disserter longuement, est un exercice qu’affectionnent les gens qui aiment s’écouter parler. Qui n’en connait pas dans son entourage. Ils sont insupportables ; des têtes à claque. Les orateurs éloquents s’emballent vite et perdent rapidement de vue qu’il faut, lors d’un discours, aller à l’essentiel dans le premier quart d’heure. Passé ce délai (approximatif), les auditeurs se déconcentrent et sont moins attentifs. Les personnes aimant tenir des discours sont souvent inaptes à l’écoute. On ne peut palabrer et écouter en même temps, c’est un fait. L’approche discursive (d’un discours) peut encourager l’écoute mais elle ne la fidélise pas. Parce que celui qui discourt ne se met jamais à la place de celui qui écoute. En fait, il s’en fiche, ce n’est pas son souci. Erreur fatale. Si celui qui tient un discours savait écouter il parlerait moins. Pour le grand bonheur de ceux qui sont à l’écoute.
Touhami pour INFOSPLUS