Le hasard n’existe pas. Le génie n’est pas dû au hasard. La beauté encore moins, la laideur aussi. Nos cinq sens non plus. Si l’on devait s’en remettre au hasard, nous serions toujours dans le doute, la peur et l’attente. Or, malgré notre condition de simples mortels, nous sommes toujours portés par l’espoir. Imaginez le hasard ordonner le jour et la nuit, les saisons et les semences, la neige et la grêle, le soleil et le mauvais temps, l’aube et le coucher. Impossible ! Un profond sommeil plonge entre la vie et la mort ; à ce stade, le hasard ramènerait-il à la vie ? Ce souffle du vent annonçant la pluie, est-il un hasard de la vie ? Le hasard n’est qu’ignorance : l’homme lui attribue tout ce qu’il ne peut expliquer et comprendre. Jusqu’à ce que, par hasard, il trouve la solution. Et tout à coup, le hasard s’explique par la science. C’est ainsi que la science gagne toujours du terrain sur le hasard.
La Chance
La chance sourit aux audacieux. C’est ce que l’on dit. Jouer et gagner, serait dû à la chance, et perdre à de la malchance. Comment mesurer et comprendre la chance ? Au nombre de fois que l’on gagne ? La malchance, au nombre de fois que l’on perd ? Qui décide ? Si je joue, c’est que je mise sur la chance. Si je perds, c’est la faute à pas de chance. Je rate un penalty, c’est par manque de chance. Je réussis un penalty, c’est grâce à ma dextérité. Je ne suis pas responsable quand je rate, je suis seul artisan quand je réussis. Mais alors, la chance ne serait qu’un prétexte, un alibi, en cas d’échec. Je gagne, j’ai eu de la chance. Je perds, je n’ai pas eu de chance. Je suis persuadé de rater un projet, de perdre aux jeux ou d’échouer à un concours. Mais tant pis, je me lance quand même, laissant une chance à la chance. Et c’est là que j’entre dans le cercle vicieux de la chance, celui de courir après la chance.
