Le Liban a toujours été considéré comme le « maillon faible » du monde arabe. Essentiellement parce que c’est un pays cosmopolite, d’une réelle influence culturelle occidentale, multiconfessionnel. Toutes les religions y cohabitaient. Le Liban était la « Suisse » du Moyen-Orient…
Le Liban, après 1947 / 1948
Puis, en 1948, après la création (la greffe) de l’Etat artificiel d’Israël sur le sol de Palestine (les sionistes ne reconnaissent aucun peuple palestinien hormis celui des Hébreux), Ben Gourion dira : « Il nous faut un Etat judéo-chrétien à nos côtés. » Le Liban sera tout désigné par ses aspects socio-politico-ethniques. S’ensuivront des déstabilisations interminables de cet Etat, par les services de sécurité israéliens (Mossad), conduisant à une guerre civile particulièrement meurtrière dans les années 75-90. La division de ce pays par les responsables sionistes a fonctionné.
Sur demande des Occidentaux, la Syrie occupera le pays pour le « stabiliser politiquement ». Israël, en 1982, occupera à la suite d’une offensive militaire (paix en Galilée !) le Sud du Liban. En visite officielle, Jospin prononcera le mot « terroriste » en parlant du Hezbollah et du Hamas. Il sera « caillassé » par des étudiants palestiniens. Le cafouillage de la France dans cette région débute.
La Syrie finira par quitter le Liban, après avoir conduit à bien sa mission, mais elle laissera des racines parfaitement implantées et disséminées au sein de la société libanaise : le Hezbollah.
Le Hezbollah inflige une défaite cinglante à Tsahal
En 2006, Tsahal (armée israélienne) lancera une nouvelle offensive sur le Liban et essuiera une cinglante défaite face à la petite armée du Hezbollah bien entraînée et parfaitement armée par la Russie mais également la France (Jacques Chirac, ami intime du président Hariri assassiné).
Nasr’Allah, chef chiite du Hezbollah apparaîtra sur la scène politique. A noter que le général Ayoun s’est allié au Hezbollah, reconnaissant que sans ce dernier Israël aurait réoccupé son pays.
La guerre en Syrie — guerre déclenchée par les Occidentaux pour renverser le régime de Damas, et ainsi s’ouvrir une brèche sur l’Iran — aura des conséquences énormes sur le Liban. C’est un fait.
La Turquie également sera touchée. Erdogan se trompe lourdement et les Turcs commencent à lui reprocher sa politique trop pro-OTAN. Les Kurdes sont présents massivement en Turquie et le Kurdistan représente plus de 200.000 km2 en Turquie. Un soulèvement des Kurdes turcs serait prévisible si la Syrie s’effondre ; pays également concerné par le Kurdistan.
Le monde arabe digère mal toutes ces guerres contre lui
Un coup d’Etat a eu lieu en Syrie, orchestré par les puissances occidentales. Des combattants sont formés à la guerre civile et envoyés en Syrie, via la Turquie. Américains, Français et Turcs travaillent ensemble. Seuls l’Iran, le Venezuela et l’Algérie soutiennent ouvertement Bachar Al-Assad. La Chine et la Russie, pour l’instant sont en sous-marin. Mais bientôt, ils feront surface.
A ce jour, la guerre en Irak déclenchée par les USA, la guerre en Syrie déclenchée par les puissances occidentales, et celle provoquée en Libye par la France (puis une reprise en main par l’OTAN) ont eu de terribles impacts dans la région du Moyen-Orient mais surtout dans le monde arabe. Le Liban est à l’image d’un monde arabe meurtri et à la recherche d’une unité.
Les pseudos-dirigeants d’Arabie Saoudite et d’Egypte (je ne parle pas des peuples saoudien et égyptien qui sont à l’opposé de leurs dirigeants) ont choisi de jouer la carte d’Israël et de contribuer ainsi à la sécurité de l’Etat sioniste. Un pari dangereux dans la mesure où il divise encore plus le monde arabe et crée une brèche que pourraient bien emprunter de nouveaux et charismatiques leaders musulmans.
Touhami – INFOSPLUS