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Yanis Mhamdi : témoignage depuis sa cellule de prison en Israël : « Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. »

Yanis Mhamdi : Témoignage depuis sa cellule de prison en Israël : « Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose »

Yanis Mhamdi : détenu illégalement en Israël depuis l’attaque de la « Gaza Freedom Flotilla » en eaux internationales, le journaliste de Blast Yanis Mhamdi a adressé une lettre, écrite depuis sa cellule de prison.

Yanis Mhamdi :

« Tout d’abord, je veux vous dire que je vais bien. Les conditions de détention sont difficiles mais je sais que ce n’est rien en comparaison du sort des Palestiniens qui subissent la torture et les humiliations en prison.

Je suis censé rentrer demain, vendredi 13 juin. J’aurai donc passé 5 jours entre l’arrestation de notre bateau dans les eaux internationales et ma détention. Je vais vous détailler ici tout ce qu’il s’est passé. Lundi 9 juin aux alentours de 2 h du matin, l’armée israélienne a pris d’assaut le voilier qui se trouvait dans les eaux internationales.

L’attaque est arrivée sans prévenir. Après nous avoir envoyé des drones, les soldats sont montés sur le bateau. L’un d’eux a pointé son arme sur moi et m’a menacé de tirer si je ne baissais pas la caméra. Ils nous ont ensuite réuni sur le pont, nous ont fouillé puis parqués dehors à attendre dans le froid.

Une fois le soleil à son zénith, ils nous ont fait descendre dans la chaleur des cabines sans possibilité de sortir. Enfin, ils ont emmené le bateau de force dans les eaux israéliennes. Vers 21 h le même jour, ils nous ont emmenés au port d’Ashdod. Ils nous ont fouillé un à un, minutieusement. Pour eux, le bateau humanitaire était un convoi de criminelles.

Dans la nuit du lundi au mardi, nous avons été emmenés au commissariat avant d’être emmenés en détention.

Par chance, j’étais dans la cellule avec les autres membres du voilier. Cependant, nous n’avons même pas accès à de quoi lire pour passer le temps. Dans la chambre, il y a des traces d’humidité, elle est sale, insalubre. Il est extrêmement difficile de dormir, on se fait sans cesse piquer par des punaises.

Heureusement qu’on est tous ensemble. Ça permet de ne pas craquer. Le mercredi 11 juin, les gardes ont emmené Tiago, un des membres de la flottille, à l’isolement parce qu’il refusait de manger. Parfois quand je m’endors, je rêve que je suis à Paris à rigoler avec mes amis, à revoir ma compagne, puis je me réveille face à ces murs crades. Dormir me permet d’oublier que je suis détenu en Israël.

Aujourd’hui, jeudi 12 juin, 6 des personnes incarcérées sont rentrées. Je suis censé rentrer demain avec Pascal, un membre de flottille. Selon mon avocate, je suis le dernier à rentrer afin que cela serve d’exemple aux prochains journalistes. Ils sont tellement ridicules. Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. Durant ces deux semaines, j’ai vu des personnes courageux, honnêtes, combatifs et sincères. Je ne les oublierai jamais. Nous sommes liés pour toujours.

Source Telegram – La Palestine libre

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