Apartheid : 1) Discrimination, voire exclusion, d’une partie de la population, qui ne dispose pas des mêmes droits, lieux d’habitation ou emplois que le reste de la collectivité. 2) Régime politique de séparation appliqué en Afrique du Sud de 1948 à 1991
Apartheid en France ?
Apartheid en France : une terrible réalité dans le pays qui s’enorgueillit d’être la patrie de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen (révolution de 1789). Oui, l’apartheid n’a pas que le visage de l’Afrique du Sud lorsque Blancs et Noirs étaient interdits de se retrouver ensemble en tout lieu public. Nelson Mandela passa plus de 25 ans de sa vie en prison uniquement parce qu’il déclarait : « un homme, une voix. » Qui s’en souvient, alors que la bête immonde du racisme renaît de ses cendres ? L’apartheid se dissimule et se propage sous différentes formes en France et ailleurs.
Je suis souvent en désaccord avec Manuel Valls, mais je l’ai applaudi lorsqu’il a publiquement dit qu’il existe en France « un apartheid territorial, social, ethnique », ajoutant : A cette « misère sociale », selon les mots de l’ancien chef du gouvernement, « s’additionnent les discriminations quotidiennes parce que l’on n’a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l’on est une femme ». Et enfin : « La citoyenneté – ne parlons pas d’intégration, oublions les mots qui ne veulent plus rien dire – nous le sentons bien, (…) a besoin d’être refondée, renforcée, relégitimée », « peut-être d’autant plus » – Journal « Le Monde » du 20 janvier 2015.
Les raisons majeures parmi tant d’autres
Pourquoi parler d’apartheid en France ? Parce que ce terrible mot est à l’origine de tous les maux dont est victime une grande partie de la communauté nationale, n’étant ni chrétienne, ni blanche de peau, ni aisée, ni née d’une souche prédéterminée et prédominante. Ces faits bien réels sont cachés, dissimulés, derrière une pseudo égalité des chances de tous les citoyens, à tous les niveaux de la société. Il en était déjà de même en Algérie, du temps de la colonisation.
Vous vous appelez Mohamed, Mokhtar ou Karim, vous habitez un quartier « dit difficile » et vous prenez la ligne du RER B pour vous déplacer ? Alors, la foudre vous tombera dessus, vous serez horrifié, vous devrez affronter un véritable parcours du combattant, la croix et la bannière, lorsque, comme tout citoyen honnête :
– Vous postulerez pour un emploi (peu de chance d’être recruté) ;
– Vous postulerez pour un logement (peu de chance d’être retenu) ;
– Vous achèterez une maison, un appartement, un bien immobilier, et que le maire d’une commune, au nom d’un droit de préemption, vous interdira cette acquisition (2 mois de délai !) ;
– Vous vous inscrirez pour un logement social ? Vous serez logé dans un ghetto proche de chez-vous ; les villes riches préférerons payer des amendes plutôt que de respecter la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) qui impose un quota de logements sociaux (20 %) dans tout projet immobilier, pour ne pas voir votre tête. Vive la République !
On vous enverra à la figure toujours des formules faciles, du style « mais vous n’avez qu’à travailler, être sérieux, respecter les lois et vous verrez que tout roulera pour vous », sur un ton dédaigneux. Cela roulera tellement pour vous, que l’on vous renverra, à résidence, dans votre ghetto de naissance, illico presto ; cela roulera tellement pour vous, qu’à force de stigmatiser les immigrés et leurs enfants vous serez confronté aux extrêmes qui se nourrissent de la haine générée à dessein par les tenants de la politique. En sommes toutes les joies d’un apartheid caché, mais que vous, vous côtoierez réellement chaque jour de votre vie.
Difficile de ne pas évoquer GAZA et la Palestine
Nous ne sommes pas loin du sort de GAZA. Il y a bien les hélicoptères qui surveillent du ciel, mais il manque encore les bombardements. Des bombardements souhaités par un « quarteron de Généraux » — je paraphrase le général de Gaulle — à la retraite et dont une tribune, on ne peut plus claire, appelait à faire le ménage parmi « les hordes de banlieues ». L’apartheid a franchi un cap, il devient désormais offensif, agressif, voire militaire.
Ces militaires avouent craindre une guerre civile en France, alors qu’au fond d’eux ils la souhaitent ardemment. En cas d’attaque, de guerre, ces personnes seront-elles les premières à se rendre au front pour défendre le pays ? On peut fortement en douter.
Et comme vous n’aurez que rarement droit à la parole, l’on vous dira sur un ton accusateur et méprisant « arrêtez donc de vous victimiser ! » Elle est bien bonne : on fait de vous des victimes, mais vous n’avez pas le droit de le proclamer ! Ils ont tout prévu.
Oui, il existe une forme d’apartheid en France. Mais aujourd’hui, ce n’est plus seulement les Arabes et les Noirs qui en font les frais. Les Gilets jaunes ont, dernièrement, dénoncé un apartheid subi dans le monde de la ruralité.
Touhami – INFOSPLUS