
La députée Danièle OBONO, appartenant au parti La France insoumise, est victime de cette nouvelle perversion en matière de liberté d’expression que l’on nomme à présent « droit à la fiction ».
Le journalisme militant en ces temps incertains a encore de beaux jours devant lui – Valeurs Actuelles en est l’expression même…
La députée Danièle OBONO, membre du parti politique LFI (La France insoumise), a souffert à la fois de l’ambiance particulièrement délétère qui règne actuellement en France en matière de racisme et de ce nouveau concept, attribué au journal très conservateur Valeurs actuelles, connu sous le nom de droit à la fiction.
Les philosophes MM Alain Finkielkraut et Michel Onfray nous ont expliqué, sans philosophie aucune et tranquillement assis sur les plateaux télé, que c’est de la pure fiction et qu’il n’y avait donc rien à redire. Un peu maigre en termes d’argumentation. Dans ce cas, M. Dieudonné pourrait aussi dire que ses critiques sur la Shoah sont de la pure fiction.
Mais, je crois bien que la fiction est précisément un alibi, une manière sournoise de diffuser, de diluer le poison du racisme dans la société. Est-ce par hasard que Danièle OBONO a été choisie pour tenir le rôle d’une esclave enchaînée par le cou ? Est-ce par hasard qu’elle a été retenue dans le casting de cette minable fiction, ou bien parce qu’elle est une femme noire parvenue à être élue députée de la Nation ? Il est évident que le hasard n’a rien de hasard dans cette sinistre supercherie.
Vous savez, un peu comme ces fictions produites aux studios d’Hollywood et qui montraient toujours les Indiens comme des sauvages, les Arabes comme des voleurs et menteurs, et les Noirs évidemment comme des esclaves. Le monde serait ainsi figé sur une histoire qui devrait toujours être la même, et surtout blanche, comme celle de Blanche Neige, d’ailleurs. Dommage pour Madame Danièle OBONO, il se trouve qu’elle est noire ; pas de chance !
On peut donc désormais, au nom du droit à la fiction, renvoyer à sa descendance toute personne n’ayant pas la couleur locale, si tant est que l’on pourrait être sûr de l’arbre généalogique, ce qui reste à prouver. Le message subliminal de cette supposée fiction raciste indique bien qu’il faudrait que les Noirs restent à leur place : celle d’anciens esclaves, qu’ils cessent de demander réparation aux Blancs, et qu’ils glorifient ces mêmes Blancs de les avoir affranchis et civilisés. En somme, cela revient à faire revivre à une communauté les humiliations et calvaires subis par ses aïeux, comme s’il s’agissait d’une menace. De même, pour les enfants de colonisés, Valeurs actuelles dirait qu’ils devraient se taire, car on les a déjà trop écoutés et entendus !
M. Michel Onfray dit également : « Je ne suis pas une pleureuse. » Certes, c’est un véritable métier. Mais, on ne peut gifler une personne indéfiniment et lui reprocher de se plaindre. Toute douleur physique ou morale fait couler des larmes de douleur. On peut aussi discriminer des personnes sans arrêt et les accuser ensuite de se prêter à de la victimisation. Éric Zemmour est passé maître dans ce genre de plaidoiries haineuses.
Pour ma part, je crois juste qu’il faudrait cesser de gifler et de discriminer certaines personnes. Ceux-ci arrêteraient leurs jérémiades, celles que beaucoup confondent volontairement avec de la victimisation. On ne se complaît jamais en victime. On fait tout pour en sortir, encore faudrait-il entrevoir des portes de sortie.
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