La démocratie américaine piétinée par un hurluberlu populiste – INFOSPLUS

La démocratie américaine piétinée par un hurluberlu populiste
La démocratie américaine piétinée par un hurluberlu populiste

La démocratie américaine a sombré pendant quelques heures

La démocratie américaine ne pouvait pas sortir grandie lorsque nous avons vu, pendant la campagne électorale et au lendemain de l’élection de Donald Trump, les premières élucubrations d’un personnage singulier.

Ce qui ressemble à une mythomanie, voire schizophrénie — je ne suis pas psychiatre mais je me fie aux réalités d’un mandat inquiétant — d’un Président narcissique et égocentrique, va mettre à mal la démocratie américaine.

Il est étonnant de voir un Président, garant des Institutions et de l’Unité du pays, appeler à contester des résultats électoraux et tout faire pour interrompre un processus démocratique visant à reconnaître la légitimité du nouveau Président (Joe Biden).

Il est sidérant également de voir un Président qui n’a jamais pris au sérieux l’ampleur de la catastrophe sanitaire due au virus de la Covid19 et de ne s’être jamais soucié de prendre des mesures efficaces, à l’instar des autres pays, pour préserver la santé de ses concitoyens. Pire, son irresponsabilité a coûté la vie à des centaines d’Américains.

Sortie des accords de Paris et de l’Accord sur le nucléaire iranien 

Les premières prémices d’une démocratie affaiblie vont apparaître très vite. En effet, il est d’usage dans les grandes démocraties mondiales de garantir, lors de transitions politiques, une continuité. C’est-à-dire d’honorer le respect des Accords, Chartes et Traités internationaux ratifiés par les prédécesseurs. Il en va de l’honneur et de la parole donnée du pays.

Or, dans son égocentrisme surdimensionné et son personnage autocentré sur lui-même, Donald Trump va piétiner la démocratie américaine, renier la parole des USA engagée par Barak Obama, Président précédent ayant exercé deux mandats.

En effet, Donald Trump va unilatéralement sortir de l’accord de Paris, traité international contraignant (juridiquement) sur les changements climatiques, acté en décembre 2015.

Et pour servir son ami Benjamin Netanyahu et le puissant lobby juif américain, il va quitter également l’accord sur le nucléaire iranien, signé en 2015 entre l’Iran et la communauté internationale. Ce qui évidemment permet aux dirigeants iraniens de dire : « Puisque vous ne respectez pas vos engagements, nous reprenons en partie notre liberté. » C’était la meilleure façon de permettre à l’Iran de fabriquer la bombe.

Donald TRUMP n’a eu que faire du Droit, des Règles et des Principes internationaux

Autre grand scandale : celui qui touche à la guerre du Proche-Orient. Au mépris du Droit international, des Résolutions onusiennes, Donald Trump, a offert, comme si cette Cité sainte lui appartenait, Jérusalem comme capitale d’Israël. Le statut, « corpus separatum sous un régime international spécial » est ignoré et jeté à la poubelle. Les Palestiniens, eux, n’ont qu’un droit : se plier à ce diktat et se taire. Les pro-Trump sont revenus 3.000 ans en arrière, gommant ce qui nous intéresse : notre ère et notre époque. Le « Trumpiste » consiste aussi à réécrire l’histoire selon ses propres idéaux.

Enfin, dernièrement, Donald Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. En échange, le Maroc accepte de normaliser ses rapports avec Israël.  L’ONU ne reconnait pas cet état de fait et reste sur les positions d’un référendum, une solution appuyé également par l’Algérie. Le peuple sahraoui, là également, est prié de se taire. On bafoue l’idée selon laquelle tout peuple a le droit de disposer de lui-même au profit d’une politiques de trocs, d’arrangements, comme si tout pouvait se vendre et s’acheter.

Pouvait-on espérer mieux d’un acteur de télévision ?

Que pouvait-on espérer de mieux d’un milliardaire qui, avant d’entrer en politique, vivait dans le monde de la télévision, de la téléréalité et du showbiz ? Au point, où l’on a vu un homme passer d’un monde imaginaire à un autre monde qu’il a cru imaginaire aussi : celui de la politique, à l’échelle mondiale. Le spectacle, la comédie et les affaires sont incompatibles avec celui de la politique. Les décisions arbitraires,  bellicistes, sélectives et unilatérales ont entraîné les Etats-Unis d’Amérique dans des dérives qui ont parfois frôlé un désastre international.

Il faut souligner que le Président français Emmanuel Macron avait, à la tribune de l’ONU, noté et pointé du doigt les dangers d’une politique unilatéraliste conduite par le Président Trump. Nous en avons vu les conséquences. Sans la sagesse d’autres Chefs d’Etats, c’eût été catastrophique pour l’avenir de l’humanité. La démocratie peut parfois accoucher d’un enfant diabolique, il faut s’en souvenir.

Donald Trump n’a rien réglé, il n’a fait qu’ajouter des problèmes aux problèmes existants

La démocratie américaine a été sérieusement abîmée par toutes ces prises de décisions par Donald Trump sans aucune concertation avec les pays alliés. Le début d’une insurrection, en date du 6 janvier 2021, ne présage rien de bon en Amérique. La ségrégation, le racisme, le suprémacisme, la xénophobie et l’intolérance ont été remis à l’ordre du jour par Donald Trump. Aujourd’hui, en Amérique, il y a face à face deux camps qui s’observent en chiens de faïence, prêts à bondir l’un sur l’autre.

Si le nouveau Président Joe Biden n’arrive pas, d’une part, à réparer les dégâts commis par son prédécesseur et, d’autre part, à réunifier, resouder le peuple américain — très patriote dans son ensemble — la grande démocratie américaine risque de plonger dans un dangereux chaos politique. La tâche sera rude et difficile, mais pas insurmontable. Et pour cela, il faut commencer par apaiser et faire baisser les tensions.

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