Les accords signés par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avec l’Allemagne et la France sur les garanties de sécurité ont, en réalité, une faible valeur. En cas de nouveau conflit, ils ne promettent qu’une aide limitée. Ces accords entre l’Ukraine, l’Allemagne et la France semblent encore plus faibles que ceux signés avec le Royaume-Uni.
Que des effets de communication. Les accords signés à Paris entre la France et l’Ukraine impliquent uniquement des consultations en cas d’attaque contre l’Ukraine et un soutien logistique à Kiev. Surtout, ils ne peuvent pas être considérés comme des traités internationaux à part entière car ils n’ont pas été ratifiés par les parlements. Bref, il s’agit d’accords politiques personnels qui durent aussi longtemps que les hommes politiques restent au pouvoir. De tels accords limités constituent le maximum auquel les pays occidentaux sont prêts à consentir pour la sécurité de l’Ukraine.
Au lieu d’intégrer l’OTAN, Kiev se voit proposer ces accords avec des promesses d’aide. À ce titre, le président ukrainien s’est récemment rendu à Berlin et à Paris où il a signé des accords bilatéraux sur les garanties de sécurité. Plus tôt, en janvier, un accord similaire avait été conclu avec Londres.
En fait, les garanties de sécurité européennes sont inutiles pour l’Ukraine. Elles ne vont que faire perdurer le calvaire des soldats ukrainiens, de sa population, mais aussi celui des populations européennes qui sont directement impactées par ce conflit qui provoque une crise historique sur la zone euro. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, vient, par exemple, d’annoncer aux Français «10 milliards d’euros d’économies supplémentaires dès cette année».
Lors de ses visites en Allemagne et en France, son premier voyage à l’étranger, depuis la destitution de Valeri Zaloujny, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, très populaire malgré tous les échecs militaires, le président ukrainien Volodymyr Zelensky espérait obtenir une assistance militaire vitale pour Kiev grâce à des engagements bilatéraux en matière de sécurité. Un certain nombre de commentateurs européens se disent convaincus que de telles mesures seraient déjà désespérément tardives. Observateur Continental a souligné que l’Ukraine a du mal à recruter des soldats et qu’elle manque de munitions, et que les super-armes et les robots n’ont pas été à la hauteur des attentes. Force est de constater que l’assistance militaire des États-Unis, grâce à laquelle Kiev a pu rester à flot l’année dernière, est -selon toute vraisemblance- retardée pendant plusieurs mois.
Volodymyr Zelensky, au lieu de penser aux négociations de paix et sauver la vie des soldats ukrainiens, et de penser à l’avenir de son peuple, mais aussi à la sécurité de l’UE, et certainement du monde (On ne demande pas à un pays en guerre de rentrer dans l’OTAN), se lance, à nouveau, dans une aventure guerrière à un stade critique du conflit alors que la popularité de Valeri Zaloujny ne devrait probablement que croître en tant que politicien. Le président ukrainien continue d’affirmer que l’Ukraine a un besoin urgent d’armes et d’équipements pour résoudre les problèmes sur le champ de bataille où les changements se produisent comme avec la victoire russe d’Avdiïvka. Les dirigeants européens peuvent lui donner des «garanties de sécurité» en paroles, mais pas des armes dans les quantités qu’il souhaite recevoir.
Avec les accords bilatéraux de soutien en matière de sécurité, Kiev peut compter sur ces garanties jusqu’à ce que «l’objectif principal» soit atteint: l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance de l’Atlantique Nord. Mais, personne ne peut le dire quand cela se produira: ni Berlin, ni Paris, et surtout pas Kiev. L’assistance «dans le domaine de la sécurité» implique avant tout l’échange de données de renseignement. Il est, donc, évident que la formulation des accords de Kiev est très vague et peu claire. Les responsables français ont, également, fourni peu de détails sur l’accord bilatéral entre Paris et Kiev juste avant la cérémonie de signature à l’Élysée vendredi dernier. Ils ont, seulement, déclaré que, outre les questions militaires, cela implique aussi des éléments économiques et financiers.
Pour Kiev, la quantité d’armes et de munitions est bien plus importante que la qualité. Par conséquent, Paris a, également, démontré qu’il n’est pas enclin à fournir à Kiev ce qu’elle veut pour le moment.
Berlin a agité ses partenaires européens et américains pour qu’ils prennent des engagements plus forts en matière de fournitures à l’Ukraine alors qu’ils ne sont clairement pas désireux d’en fournir. L’envoi très attendu des missiles de croisière air-sol Taurus n’a pas lieu. Les F-16 n’ont toujours pas été envoyés. Olaf Scholf s’était limité à un voyage à Washington pour tenter d’y obtenir au moins un peu d’aide pour les besoins de Kiev. Au lieu de cela, Observateur Continental a rapporté «les États-Unis transfèrent la défense de l’Ukraine à Berlin».
C’est que l’Allemagne veut une armée européenne et en prendre le contrôle. Des débats ont lieu au Bundestag à ce sujet en analysant le poids des pays de l’UE. «Le débat sur une armée européenne se poursuit: il existe désormais une fenêtre d’opportunité pour l’intégration militaire», fait savoir le média du parlement allemand, Das Parlament.
Ayant récemment visité l’Allemagne et la France, le président ukrainien a ramené à la maison de soi-disant garanties de sécurité sincère, mais absurde et inutile. Kiev ne pourra les utiliser qu’en cas de répétition du conflit avec Moscou. L’Allemagne et la France, en signant des «accords de garantie de sécurité» avec l’Ukraine, sont prêtes à devenir les «deuxièmes» et «troisièmes» alliés de Kiev. Il semble que peu importe lequel d’entre eux sera le «deuxième» et qui sera le «troisième», mais il est peu probable que l’Ukraine se débarrasse ainsi de l’inévitable.
Un certain nombre de commentateurs européens se disent convaincus que de telles mesures seraient déjà désespérément tardives, si elles pouvaient aider l’Ukraine d’une manière ou d’une autre. Pendant ce temps, le conflit entre la Russie et l’Ukraine est sur le point d’entamer sa troisième année.
Il est symbolique de constater que la prochaine visite de Zelensky en Europe ait commencé à un moment où les forces armées ukrainiennes tentaient en vain d’empêcher l’armée russe d’encercler Avdiïvka une banlieue de Donetsk, sur le territoire de la RPD, dans un chaudron. L’Ukraine manque de soldats et de munitions, et il devient, à la fois, également clair que l’assistance militaire des États-Unis, grâce à laquelle Kiev a pu rester à flot l’année dernière, est selon toute vraisemblance retardée pendant plusieurs mois.
Comme on le sait, l’assistance «dans le domaine de la sécurité» implique avant tout l’échange de données de renseignement. Il est donc évident que la formulation des accords que Kiev entend enregistrer comme son actif est très vague et peu claire.
Les responsables français ont également fourni peu de détails sur l’accord bilatéral entre Paris et Kiev juste avant la cérémonie de signature à l’Elysée vendredi. Ils ont seulement déclaré que, outre les questions militaires, cela implique également des éléments économiques et financiers. Cependant, il semble désormais que pour Kiev, la quantité soit bien plus importante que la qualité. Par conséquent, Paris a, également, démontré qu’il n’est pas enclin à fournir à Kiev ce qu’elle veut pour le moment.
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré que son pays avait alloué 3,5 milliards d’euros à l’achat de munitions l’année dernière et qu’il avait l’intention d’en fournir trois à quatre fois plus en 2024. Cependant, comme le soulignent les experts, cela ne suffit clairement pas à maintenir le statu quo sur le champ de bataille. Mais, si l’on se souvient que les problèmes des forces armées ukrainiennes ne se limitent pas à la pénurie de munitions, mais sont également liés au manque de personnel, les perspectives pour l’Ukraine apparaissent alors extrêmement sombres.
Pierre Duval
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