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Emmanuel Macron est responsable de la situation actuelle, notamment par ses refus catégoriques de recevoir l’intersyndicale
La réforme des retraites ne passe toujours pas
Si le président Emmanuel Macron avait accepté de recevoir l’intersyndicale, comme cela le lui avait été expressément demandé par tous les responsables des centrales syndicales, il aurait pu, d’une part, s’en prévaloir par la suite et, d’autre part, expliquer l’urgente situation, selon lui, de rallonger l’âge légal de départ à 64 ans.
Or, ce refus catégorique de recevoir les responsables syndicaux et le passage en force par l’article 49 alinéa 3 — cet article figure certes dans la Constitution mais cela n’enlève rien au fait que c’est un passage en force « démocratique », — mettent aujourd’hui dans l’embarras le Président et toute sa majorité relative présidentielle. Il s’agit d’une double faute aux conséquences graves.
Ce coup de boutoir a d’ailleurs divisé ses potentiels alliés du parti Les Républicains (LR), plongé la situation politique du pays dans une crise aiguë et accentué les violences. Accuser aujourd’hui les responsables de La France Insoumise (LFI) d’appeler à la violence, voire même à l’insurrection, n’est pas bien compris dans l’opinion publique ; il y a comme un doute sur ce moyen de défense trop facile.
Emmanuel Macron s’est piégé lui-même
Emmanuel Macron s’est lui-même renvoyé dans les cordes. En effet, s’il cède maintenant, cela sera interprété comme une abdication devant les pressions de la rue. S’il maintient le bras de fer, il ne maîtrise plus les événements à venir.
Le Président Macron met également l’intersyndicale dans la difficulté. Hormis l’agacement visible du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui visiblement attendait mieux de la part du Président, l’intersyndicale ne peut plus également reculer. Pour elle, cela signifierait également une défaite. Inutile de décrire ce que seraient les cris de révolte des salariés qui sont en grève depuis des semaines.
On peut donc considérer que c’est Emmanuel Macron qui est, selon mon analyse, seul responsable, par son attitude fermée à toute discussion, de cette situation de blocage. Le mercure du thermomètre social pourrait encore grimper dans les jours à venir et le climat général devenir particulièrement chauffé à blanc et explosif.
