Le temps s’égrène-t-il de plus en plus vite ? INFOSPLUS
Sommes-nous à l’abri du temps ?
Qui
n’a pas eu la vague impression que le temps s’égrenait de plus en plus vite ?
Or, il ne s’agit, en réalité, que d’une sensation, une perception, un ressenti subjectif
qui, effectivement, nous donne l’effet d’un passage plus rapide des journées,
des mois, des années.
Et pourtant, même si nous éprouvons une accélération du temps qui précipiterait notre futur, nous sommes bel et bien prisonniers de notre passé ; tout nous ramène en arrière, à nos sources ; nous y sommes cloîtrés, attachés, au point d’y consacrer des journées et des journées entières à célébrer sa mémoire.
Un
passé qui hante notre présent, au point de nous renvoyer, sans arrêt, vers ce
qui était hier ; un jadis, un naguère, une autre ère déjà vécue ; un antan
qui nous enchaîne, interdisant toute fuite vers un autre ailleurs, un autre lendemain,
une nouvelle dimension ; un passé au temps composé.
Et si le jour épouse la nuit, nous, nous en célébrons les noces, à chacun de ses couchers de soleil, à chacune de ses aubes naissantes. Nous ne sommes qu’un axe autour duquel tourne la Terre. Un manège dans lequel nous prenons place à tour de rôle.
Le
temps est en nous, il nous habite, nous domine, nous conduit à la croisée des
chemins ; nous devrons en choisir tel ou tel destin.
Durant toute sa vie, l’homme cherche un refuge qu’il espère trouver dans les nids creux de l’Univers. On se couche, on se lève, mais toujours on vagabonde dans de longs couloirs dont on imagine l’incommensurabilité.
Le temps est notre monture ; nous sommes montés sur le dos d’un pur-sang ; tantôt il trottine, tantôt il galope. Certes, nous tenons les rênes. Mais tôt ou tard, ce sera la chute. Alors, nous serons plongés hors du temps, tombés dans le vide et le néant. Et il continuera sa course folle, parfois en marchant, parfois en courant.
