Ben Gourion aurait vite identifié le Maroc comme le maillon faible du Maghreb

Ben Gourion aurait vite identifié le Maroc comme le maillon faible du Maghreb
Le Maroc identifié comme le maillon faible du Maghreb inquiète l’Algérie

La désintégration du Liban commanditée par les sionistes

Ben Gourion s’était inquiété, dès le début de la proclamation de la création d’Israël en 1948, de ne pas avoir à ses frontières un pays allié de confession chrétienne, par le fait que les Chrétiens avaient pris fait et cause pour l’Etat Hébreu. La Shoah — dont les Occidentaux (à dominante chrétienne) étaient responsables — rendait ce paradoxe possible. Les miracles du sionisme.

Qu’à cela ne tienne ! Pourquoi les sionistes, fort d’avoir réussi l’exploit de greffer sur la terre de Palestine un Etat juif et sioniste, ne pourraient-ils pas remodeler à leur guise un pays arabe et en faire un allié sûr ?

« C’est le moment pour les maronites dans ce pays, dit Ben Gourion, de proclamer un Etat chrétien. » La machine infernale est lancée.

Moshe Sharett, ancien ministre israélien des affaires étrangères, s’était opposé à une telle idée qu’il prétendait être une « une folle aventure », mais admettait que des projets israéliens de démembrement du Liban existaient depuis longtemps, au moins depuis 1954.

Ben Gourion ajoutait dans une lettre à Sharett que « le Liban était le maillon le plus faible de la Ligue arabe » et que « les chrétiens formaient la majorité de la population dans le Liban historique, une majorité ayant une tradition et une culture différentes de celles des autres membres de la Ligue. » Il était persuadé qu’un tel Liban serait une garantie pour une implantation durable de l’Etat juif.

De 1975 à 1990 le Liban fut donc plongé dans un chaos tel que le pays sera entièrement ravagé, anéanti, en proie à une guerre civile impitoyable entre les différentes factions qui le composent. Les Libanais connaîtront un véritable enfer. Mais revers de la médaille, une haine féroce antisioniste naquit. Lorsque Zemmour parle aujourd’hui de « libanisation » de la France, il ne manque pas de toupet.

On se rappelle les massacres perpétrés par des milices chrétiennes phalangistes, avec l’aide et l’appui d’Ariel Sharon — lequel sera poursuivi pour crimes de guerre—, contre des populations palestiniennes réfugiées au Liban. C’était le 18 septembre 1982 à Sabra et Chatila. Des milliers de Palestiniens, hommes, femmes et enfants seront froidement massacrés.

Le Liban fut donc rapidement identifié par les sionistes comme le maillon faible du monde arabe au Proche-Orient. Une politique de déstabilisation a été entreprise et ce pays, considéré alors comme la Suisse de la région, sera ruiné, réduit à néant.

Le Maroc sur la voie du Liban

Pourquoi rappeler le tragique passé libanais ? D’abord parce qu’il en subit encore les effets dévastateurs, ensuite pour une raison simple : nous vivons actuellement la même situation au sein du Maghreb (Afrique du Nord).

Donald Trump, au nom des USA, a reconnu la « marocanité » du Sahara Occidental dès lors que le Maroc normaliserait ses relations avec l’Etat sioniste d’Israël. C’est chose faite. Entre son voisin algérien et Israël, le roi Mohamed 6 a vite choisi.

Les sionistes sont désormais présents au Maghreb, aux portes de l’inaliénable amie des Palestiniens : l’Algérie. Les Algériens s’en inquiètent, à juste titre, et le font savoir.

Poussé par les Israéliens, le ministre marocain des affaires étrangères n’a pas hésité à s’ingérer dans les affaires intérieures algériennes, évoquant, au sein de l’ONU, la région algérienne de Kabylie et son imaginaire autonomie, oubliant au passage le sort des Rifains marocains régulièrement bombardés par l’armée royale ; on peut également rappeler la violation par l’armée marocaine du cessez-le-feu signé le 6 septembre 1991 avec le Polisario, sous l’égide de l’ONU.

L’intrusion dans le champ politique maghrébin du régime sioniste d’Israël n’aurait pas été possible sans l’aide du Maroc. C’est évidemment une certitude. Ben Gourion aurait vite identifié le Maroc comme le maillon faible du Maghreb.

Face à toutes ces provocations, voire traitrises, la réaction des Algériens a été immédiate : rupture de toute relation diplomatique avec le Maroc, considéré désormais comme un « ami traître ». Entre les deux pays, les frontières se sont refermées un peu plus au lieu de s’entrouvrir, ce qui aurait été plus naturel entre frères et voisins.  

Dernièrement, trois citoyens civils Algériens ont été lâchement assassinés. Selon Alger, la main du Maroc est omniprésente. L’Algérie accuse, en effet, le régime marocain et son allié sioniste d’être derrière ces assassinats accomplis à l’aide de drones, et précise qu’il y aura des mesures de rétorsion, une vengeance n’étant pas exclue. « Leur assassinat ne restera pas impuni », a affirmé la présidence algérienne dans son communiqué en rendant hommage aux « trois victimes innocentes de cet acte de terrorisme d’État. »

Si l’on se réfère au peuple marocain, celui-ci est majoritairement hostile à Israël et solidaire avec le Peuple Palestinien. En gouvernant contre la volonté de son peuple, le monarque Mohamed 6 confirme la politique de nombreux leaders arabes qui vont à l’encontre des vœux de leurs populations. Tout cela ne durera qu’un temps. Car tôt ou tard, la digue « Occidentalo-israélienne » finira par se fissurer et s’effondrer un jour ou l’autre.

Rappel : l’Algérie ne reconnait pas l’Etat d’Israël qu’elle nomme « Entité sioniste ». Elle cautionne cette reconnaissance à l’établissement d’un Etat Palestinien libre et souverain. Et ce n’est pas une politique colonialiste et ségrégationniste conduite par les autorités israéliennes qui rapprochera l’Algérie et Israël.

Mohamed 6 a choisi son camp, les Algériens, eux, n’ont jamais changé de camp : celui d’un soutien total aux Palestiniens, dont l’histoire, d’ailleurs, est semblable à la leur.    

Pour toutes ces raisons, qui empoisonnent les relations bilatérales entre Alger et Rabat, il est clair que le Maroc, tel le Liban hier, a été identifié par le régime israélien comme le maillon faible du Maghreb. Le peuple Marocain est prévenu. Il en va de l’avenir du Maroc, de sa stabilité et de sa place dans le monde arabo-berbère.

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