Les partis politiques français émiettés
Le moins que l’on puisse dire est que la France est morcelée, fracturée et très divisée. Les partis politiques français sont émiettés. Il n’y a plus de gauche et de droite distinctes l’une de l’autre. On s’y perd. La valse des ténors politiques qui passent d’un parti vers l’autre bat son plein. Il y a embouteillage.
Entre la France rurale en difficulté, celle des Français laissés sur le bord de la route, et la France urbaine, celle des classes qui s’en sortent à peu près, rien ne va plus. La France d’en haut s’est totalement séparée de la France d’en bas. A tel point que les « sudistes » les plus modestes montent sur Paris en gilet jaune ou en convoi de la liberté. Ils n’ont pas leur place dans le train conduisant vers le nouveau monde. Ils sont dépassés, ils n’y arrivent plus, abandonnés par le reste de la société.
Pourtant, nous avons eu l’épisode des Gilets jaunes. Ceux du début des manifestations — Pas ceux ayant fini par sombrer dans la violence — qui ont exprimé leurs problèmes sociaux de manière pacifique. Le Président avait eu l’idée de proposer à travers le pays un « Grand débat National ». Le but était de recueillir les doléances des Français et de proposer ainsi des solutions politiques, sociales et économiques. Que reste-t-il de ce grand débat ? Rien, pas même des souvenirs.
Pourquoi Eric Zemmour rencontre un tel succès ?
Les gouvernements successifs n’ont rien fait pour répondre aux réelles préoccupations des Français. Pire, certaines personnalités politiques, non des moindres, ont utilisé l’extrême-droite (Front National) à des fins politiques et ont ainsi contribué à l’émergence de la bête immonde.
Il ne faut pas s’y tromper, après des balbutiements, des tergiversations et des hésitations durant des décennies, les Français, dans une grande majorité, sont désormais disposés à voter pour les extrêmes. Eric Zemmour n’a pas surgi par hasard. Il attendait ce moment. Il sait qu’il y a aujourd’hui, au sein de l’opinion publique, un tel degré de contestation et de mécontentement que la porte vers l’extrême-droite s’est ouverte.
Cette grande porte de l’extrême-droite, Eric Zemmour s’y engouffre en utilisant la thèse raciste, xénophobe et à la hauteur des nuisances de ce courant de pensée sectaire : la théorie du Grand remplacement. Une idéologie qui fait peur, qui angoisse, qui suscite les pires craintes. Eric Zemmour surfe sur cette vague diabolique et n’offre comme projet politique que l’exclusion, le rejet, la stigmatisation et le bannissement des citoyens français de confession musulmane.
Les citoyens français de confession juive devraient rester très vigilants. En effet, pour mieux pouvoir exprimer ses venins, Zemmour veut abolir toutes les lois interdisant les incitations à la haine et au racisme. Dans ces conditions, les négationnistes et autres révisionnistes (Zemmour est un révisionniste par rapport au régime de Vichy, de Dreyfus, et de bien d’autres sujets encore) pourraient très bien revenir sur l’histoire de la Shoah ; sujet dont on sait qu’il est très sensible.
INFOSPLUS