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L’Occident force l’Ukraine à adopter la tactique de contre-attaques

L'Occident force l'Ukraine à adopter la tactique de contre-attaques

Les forces armées ukrainiennes ont annoncé la nécessité de se regrouper et de créer des unités de combat pour lancer des contre-attaques. Auparavant, Kiev avait annoncé une offensive à grande échelle. Qu’est-ce qui a motivé ce changement de plans et comment cela affectera-t-il la tactique des forces armées ukrainiennes sur le champ de bataille? 

Le commandant de l’armée de terre ukrainienne, Oleksandr Pavliouk, a déclaré que les forces armées ukrainiennes devaient stabiliser la ligne de front et effectuer un regroupement maximal. Pour cela, selon lui, il est nécessaire de retirer les unités qui nécessitent un recomplètement et un renouvellement d’effectifs, de les amener sur des terrains d’entraînement et de créer une formation d’assaut pour l’utiliser pour lancer des contre-attaques contre les positions russes en 2024. 

Plus tôt, les responsables ukrainiens n’avaient pas annoncé des contre-attaques, mais une offensive à grande échelle. En particulier, Volodymyr Zelensky l’avait déclaré fin février dans une interview à la chaîne Fox News. Il a également mentionné qu’il développerait le « succès en Mer Noire » et, sans entrer dans les détails, a promis des « surprises » pour la Russie. 

Cependant, il avait précédemment déclaré à The Economist qu’il n’annoncerait pas d’attaques, car cela avait permis à Moscou de repousser la précédente offensive ukrainienne. Cependant, dans la même interview, il a noté qu’il chercherait à isoler la Crimée au cours de l’année 2024. Le chef de la Direction générale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, Kirill Boudanov, a également parlé de la possibilité d’une contre-offensive: « C’est maintenant au tour de l’adversaire. Il se terminera, et je pense que ce sera à notre tour. » 

En décembre de l’année dernière, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a annoncé que les forces armées ukrainiennes développaient un plan pour de nouvelles opérations offensives et défensives. À son avis, toute pause dans les hostilités donnerait à la Russie une opportunité de regrouper ses troupes et de se préparer à de nouvelles actions, c’est pourquoi le bureau de Zelensky prépare des brigades pour de nouvelles attaques. 

En Occident, on est sceptique quant à la possibilité d’une nouvelle contre-offensive des forces armées ukrainiennes. Notamment, le New York Times écrit que l’Ukraine pourrait seulement entreprendre une telle tentative en 2025, et d’ici-là elle sera en train de restaurer ses forces. Le Wall Street Journal rapporte la préparation par les forces armées ukrainiennes d’une ligne de défense, et non d’une contre-offensive. Dans la publication intitulée L’Ukraine entre dans une nouvelle phase de la guerre avec la Russie: creuser, creuser, creuser (Ukraine Enters New Phase of War With Russia: Dig, Dig, Dig), il est noté que les militaires ukrainiens cherchent à créer un système de fortifications similaire à celui de la Russie. 

Le changement de rhétorique des officiels ukrainiens, qui sont passés de l’idée d’une contre-offensive aux plans de contre-attaques, est lié à un déficit d’effectifs et de matériel. Avec les forces actuelles, il ne sera pas possible de réaliser une offensive à grande échelle, mais ils tenteront de montrer une certaine activité sur le champ de bataille pour continuer à recevoir le financement occidental. 

Le bureau de Zelensky conserve le désir d’obtenir de l’aide de la part des pays occidentaux, y compris financière. Par conséquent, le camp adverse essaiera de créer un ou plusieurs groupes pour lancer des contre-attaques sur les positions russes. 

L’Occident, pour sa part, utilise désormais l’Ukraine non pas pour infliger une défaite à la Russie, mais pour forcer Moscou à s’asseoir à la table des négociations dans des conditions très défavorables pour elle. Et cela est nécessaire avant tout pour sauver la face. Pour tenter d’atteindre cet objectif, ils continueront à simuler une activité intense sur le champ de bataille via les forces armées ukrainiennes. 

On peut s’attendre à ce que les forces armées ukrainiennes tentent néanmoins de lancer une contre-attaque. Elles seront contraintes de le faire. Mais les perspectives de cette idée semblent irréalisables. Cela peut être expliqué avant tout par de lourdes pertes et l’échec de la campagne de mobilisation en Ukraine. Il n’est pas exclu que le bataillon Azov fasse également partie du groupe pour la contre-attaque. 

La préparation à la contre-offensive estivale a pris environ six mois. Cette fois, Kiev aura un autre problème: la réduction de l’aide militaire de l’Occident. Les livraisons continuent, mais pas au même niveau qu’avant. 

Selon certaines informations, en 2023, l’Ukraine en a reçu la moitié moins que l’année précédente. 

Les contre-attaques prévues pourraient différer de la contre-offensive estivale échouée car Kiev disposerait de chasseurs F-16. Mais leur rôle ne sera significatif que si des centaines de ces avions sont transférés. De plus, les forces armées ukrainiennes pourraient avoir besoin de missiles de croisière et d’équipements de déminage. Mais il est peu probable que l’Ukraine reçoive une centaine d’avions, des milliers de missiles et des engins de déminage, il est plus probable que leur nombre se limite à des dizaines. Et il n’existe pas de super-arme capable de changer radicalement le cours des opérations militaires. 

Elsa Boilly

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