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Sahara Occidental : un conflit oublié aux enjeux cruciaux

Sahara Occidental : un conflit oublié aux enjeux cruciaux
Sahara Occidental : un conflit oublié aux enjeux cruciaux

Le conflit du Sahara Occidental est l’un des conflits les plus longs et complexes de l’histoire moderne, mais il reste souvent méconnu du grand public. Situé en Afrique du Nord, ce territoire désertique a été et demeure le théâtre d’un contentieux territorial et politique qui dure depuis des décennies. Les enjeux économiques mais également géostratégiques sont énormes.

Les origines du conflit du Sahara Occidental (Sahara Gharbi’a)

Le conflit du Sahara Occidental trouve ses racines dans la période coloniale, quand l’Espagne exerçait son contrôle sur la région. En 1975, après le retrait de l’Espagne, le Maroc et la Mauritanie ont revendiqué ce territoire, déclenchant un conflit armé avec le Front Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui. Le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) interviendra ensuite pour parvenir à un cessez-le-feu dès 1991, privilégiant un processus de « référendum d’autodétermination » toujours en vigueur à ce jour.

Les différents acteurs déterminants dans ce conflit qui s’enracine

Le Maroc revendique la souveraineté sur le Sahara Occidental et contrôle une grande partie du territoire, environ 80 %. Il est en faveur d’une solution d’autonomie mais sous sa propre tutelle. Le 6 novembre 1975, le roi du Maroc Hassan II lança, pour récupérer le Sahara Occidental, une marche pacifique qui sera appelée « Marche verte ». La diplomatie marocaine s’active à convaincre la communauté internationale sur la « marocanité » du Sahara Occidental, allant jusqu’à trahir leurs frères algériens par un rapprochement avec le régime sioniste de Tel-Aviv.

Le Front Polisario représente les intérêts du peuple sahraoui et la lutte pour l’indépendance totale du territoire. Il se bat pour une un Sahara libre et souverain. La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) est dirigée par Brahim Ghali. L’Organisation des Nations Unies propose aux différentes parties, essentiellement au Maroc et au Président du RASD, un référendum sur l’indépendance du Sahara. Mais cette solution bloque notamment sur les listes des électeurs réellement saharaouis. Maroc et Algérie étant tentés de « gonfler » ces listes. Bref, la situation est bloquée.

L’Algérie, quant à elle, soutient activement le Front Polisario dans sa lutte pour une indépendance et accueille des réfugiés sahraouis sur son territoire. Pour l’Algérie, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique dont le colonisateur est le Maroc.

Et cela se confirme puisque récemment, sous la mandature de Donald Trump, le roi Mohamed VI a accepté de normaliser ses relations avec un autre pays colonisateur, Israël, en échange de la reconnaissance par les USA d’une souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Depuis, Joe Biden est revenu sur ce « deal » et s’est rangé derrière les préconisations de l’ONU, à savoir l’organisation d’un référendum. Somme toute logique, mais extrêmement difficile à mettre en œuvre.

La Mauritanie a renoncé à ses revendications sur le Sahara Occidental en 1979, même si elle a été un acteur initial dans le conflit. La Mauritanie affirme que sa position sur le conflit au Sahara occidental est neutre, et vise principalement à œuvrer en faveur d’une solution pacifique du problème, dans le but d’éviter un risque d’escalade dans la région. Une attitude qui laisse toute latitude à l’ONU.

Les enjeux majeurs du conflit

Le principal enjeu réside dans le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, qui n’a pas encore été exercé via un référendum. Le conseil de Sécurité de l’ONU a délégué une Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum dans la région du Sahara « MINURSO » et qui actuellement œuvre toujours, sans résultat.

Le Sahara Occidental est une région riche en ressources naturelles, notamment le phosphate, le pétrole, gaz, et fer, mais également avec des eaux en mer très poissonneuses. Tout cela en fait une région convoitée sur le plan économique.

Le conflit a engendré des préoccupations, concernant les droits de l’homme, et en premier lieu ceux des réfugiés sahraouis et leurs conditions de vie ou de détention dans les territoires occupées par le Maroc. Régulièrement des ONG dénoncent les crimes humains commis contre le peuple sahraoui par le régime marocain.

Quelles perspectives de résolution ?

Malgré des décennies de négociations, le conflit du Sahara Occidental reste dans l’impasse. Les pourparlers entre les partis se maintiennent, sous l’égide de l’ONU, mais d’importants obstacles politiques et économiques entravent l’adoption d’une solution durable. Cependant, les efforts internationaux, pour encourager le dialogue et aller vers une résolution pacifique de ce conflit, demeurent essentiels et doivent s’accentuer davantage.

Le récent mariage d’intérêts, individuels et communs, entre le royaume du Maroc et le régime raciste et colonialiste d’Israël, a obligé le principal pays soutenant la lutte du Polisario, à savoir l’Algérie, à se démarquer davantage de son voisin. On peut le comprendre aisément. Le peuple palestinien s’estime, lui, trahi. L’Algérie a fermé ses frontières avec le Maroc en 1994 et, a priori, ce n’est pas demain la veille qu’elle les rouvrira, malgré des appels incessants du roi du Maroc à une ouverture.

Au nom du droit des peuple à disposer d’eux-mêmes

Le conflit du Sahara Occidental continue de peser sur la région et d’affecter la vie de milliers de personnes. C’est une guerre et comme toute guerre il y a des morts, des personnes déplacées, des détenus et des manquements aux Conventions de Genève quant au traitement des prisonniers.

Comprendre les origines du Sahara Occidental, ses acteurs, ses enjeux, est crucial pour envisager une solution politique, pacifique et qui soit durable. La communauté internationale a évidemment un rôle essentiel à jouer dans la recherche de solutions viables à ce conflit, cela bien entendu dans la promotion et le respect des droits et aspirations du peuple sahraoui.

Car tout peuple a le droit de disposer librement de lui-même. C’est un critère humain et une disposition élémentaire non négociables.

Enchaîner un homme, c’est déjà admettre qu’il finira, un jour ou l’autre, par rompre ses chaines et recouver sa liberté.

Touhami

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Touhami – INFOSPLUS

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