Le retour des Talibans en Afghanistan, 20 ans après l’intervention militaire des USA dans ce pays, signe la fin de l’hégémonie américaine et de ses alliés
Le retour des Talibans n’est pas un hasard :
1979 : à Neauphle-le-Château, banlieue parisienne, l’ayatollah Khomeiny s’apprête, en cette année, à regagner son pays : l’Iran. Le Shah, en ce jour du 16 janvier 1979, est contraint par la rue à fuir en Egypte, puis au Maroc, avant le continent américain. La présence du Shah en Amérique sera prétexte à la prise d’otages de l’ambassade américaine basée à Téhéran. Après quinze ans d’exil, le 1er février 1979, Khomeiny s’envole pour la capitale à bord d’un avion d’air France. Accueilli en véritable héros, il devient l’incontestable guide spirituel de tout un peuple. La République islamique d’Iran est née. Le monde entier va découvrir cette religion, qui n’est pourtant pas nouvelle : l’islam. Les Arabes, les musulmans du monde entier vont tous se retrouver dans cet homme charismatique qui va défier l’Occident et tout particulièrement l’Amérique, au nom de la foi islamique. Cette révolution iranienne va conditionner toutes les transformations dans le monde musulman, jusqu’à ce jour.
Cette même année l’ex-URSS envahit l’Afghanistan, défiant le monde occidental. Ce sera la dernière guerre, en période dite de guerre froide, entre les USA (l’occident) et l’URSS (pays de l’est) par pays interposé. Les USA et leurs alliés vont armer les moudjahidines afghans dans le but de combattre l’armée russe. Les lance-missiles STINGER américains joueront, dans le rang des moudjahidines, un rôle important dans la destruction des hélicoptères et des avions de chasse soviétiques volant à basse altitude, et donc dans la victoire finale.
1989 : défaite, l’URSS quitte l’Afghanistan (sous l’ère Gorbatchev). La voie est ouverte aux Occidentaux, notamment les USA, pour s’ingérer pleinement dans les affaires de l’Afghanistan. En effet, le pays va sombrer dans une guerre civile entre les moudjahidines ayant combattu les soviétiques et les communistes de Mohammed Najibullah. L’Alliance du Nord (Front uni islamique et national pour le salut de l’Afghanistan), dirigée par le commandant Massoud (assassiné le 9 septembre 2001), s’opposera aux Talibans au pouvoir dès 1996 avec l’appui et l’assentiment de la CIA.
Il est à noter que Ahmed Chah Massoud, surnommé le Lion du Panshir, homme de culture qui aimait la poésie et la langue française, avait été ignoré, snobé et abandonné par la chancellerie française lors de sa dernière venue en France un peu avant sa mort. Une honte qui avait été dénoncée par BHL qui, une fois n’est pas coutume, avait entièrement raison.
Quand on pense que François Hollande avait déroulé un tapis rouge à la criminelle Aung San Suu Kyi, on comprend les erreurs, les errements et les égarements de la diplomatie française.
Dans le seul but de construire le Gazoduc TAPI (Turkménistan, Afghanistan, Pakistan, Inde) les USA vont installer les Talibans aux commandes du pays. Ces derniers mettront en œuvre une politique basée sur une charia archaïque, obscurantiste, fanatique et totalitaire.
1990-1991 : première guerre du Golfe. Saddam Hussein va être piégé au Koweït par les services de la CIA. Le président irakien va envahir le Koweït (août 1990) et ne plus vouloir en sortir malgré un ultimatum imposé par une coalition constituée de 35 pays.
L’opération « Bouclier du désert » conduite par les USA, avec un mandat précis du Conseil de Sécurité, va contraindre militairement l’Irak à quitter le Koweït en février 1991. Fin de la première guerre du golfe
2001 : les USA vont subir une attaque terroriste, le 11 septembre 2001, sans précédent. Les Tours jumelles du WTC (World Trade Center), situées à Manhattan, vont être percutées de plein fouet par de gros avions de ligne détournés par des terroristes. Les deux Tours vont s’écrouler et s’effondrer en direct devant le monde entier médusé. Le Pentagone sera également ciblé par un avion civil. Le bilan officiel est de 2977 morts. Ben Laden (chef d’Al-Qaïda) revendique clairement cet attentat.
Suite à cette attaque du 11 septembre, le président George W. Bush lance une vaste offensive militaire en Afghanistan « Global War on Terror » après le refus du régime taliban de livrer Oussama Ben Laden. La France fera partie de la coalition militaire. Après avoir été placés au pouvoir par l’Amérique en 1996, les Talibans sont chassés par ces mêmes Américains et leurs alliés.
L’inculte G. W. Bush utilisera le mot de « croisade » contre le terrorisme, faisant référence aux croisades à Jérusalem. Ses conseillers lui feront retirer ce mot qui rappelle trop les « guerres de religion. »
2003 : G. W. Bush veut finir le travail de son père G. Bush entamé en 1991 (lutte contre Saddam Hussein). Il fera un lien direct entre l’Irak (de Saddam Hussein) et les attentats du 11 septembre. La CIA affirmera plus tard qu’il n’y a aucun lien entre l’Irak et ces attentats du WTC.
En 2003, sans aucun mandat du Conseil de Sécurité (ONU) et à l’encontre du droit international ainsi que de nombreuses chancelleries à travers le monde, Georges W. Bush lancera la seconde guerre du Golfe en envahissant l’Irak, aidé de son ami l’anglais Tony Blair. Les deux compères fabriqueront de fausses preuves sur les armes de destruction massive supposées être détenues par Saddam Hussein. Ces armes de destructions massives sont purement imaginaires. Tony Blair fera son mea culpa, pas G.W. Bush.
Jacques Chirac s’opposera, à juste titre et avec le soutien de la majorité du peuple français, à cette sale guerre en Irak. Le très respectable Pape Jean-Paul II qualifiera lui-même cette guerre d’immorale et sans aucun fondement. Des centaines de milliers de civils seront massacrés dans l’unique but de prendre possession des puits de pétrole.
L’ignare G. W. Bush dira « nous allons apporter la civilisation aux Irakiens » ignorant au passage que c’est en Mésopotamie (actuel Irak) qu’est née l’écriture cunéiforme, il y a de cela près de 3.500 ans avant J.-C.
L’Irak sera dévasté, anéanti, en proie à des attentats terroristes quotidiens causant la mort de centaines de milliers de civils. Une guerre illégale dont l’unique but a été la prise de contrôle des puits de pétrole irakiens.
Les chiites seront opposés aux sunnites qui dirigeaient le pays sous Saddam Hussein. Les Américains vont emprisonner des musulmans, sunnites, dans un centre de torture à Guantanamo au nom d’une guerre contre le terrorisme international. G. W. Bush voulait combattre le terrorisme, il va pourtant aider les chiites (branche radicale de l’islam) à se venger des sunnites et à accéder au pouvoir en Irak. Les paradoxes d’un homme et d’un pays (USA) n’ayant aucune connaissance de l’islam et du monde arabe.
Cerise sur le gâteau : le président sunnite Saddam Hussein sera offert aux Chiites par G. W. Bush et pendu le 30 décembre 2006, jour de l’Aïd El Kébir. Une humiliation de plus pour les musulmans et plus particulièrement les sunnites du monde entier.
Une haine infinie d’une grande partie des musulmans Irakiens envers les Américains conduira à la naissance d’un Etat islamique (DAESH) ; un Etat islamique qui trouvera toute sa place en Syrie, autre pays en proie à une guerre civile alimentée par les ingérences des puissances occidentales, dans la foulée d’un pathétique « Printemps arabe » dont l’idéologie n’était autre qu’une inspiration du plan sioniste multi-décennal élaboré en vue d’une reconfiguration totale de tout le Moyen-Orient.
La Libye sera également détruite, en 2011, et plongée dans le chaos par le président Nicolas Sarkozy (et ses alliés de l’OTAN), toujours au nom du droit à l’ingérence. Ce pays deviendra vite le repaire de bandits, de trafiquants en tous genres, de terroristes. L’esclavagisme y sera même ressuscité. Des centaines de milliers de Migrants transiteront vers l’Europe avec l’aide d’une mafia organisée implantée à Tripoli.
L’exportation de la démocratie occidentale à l’aide de bombardiers B52 a atteint son apogée. Ce Printemps arabe n’aura d’arabe que le mot.
Une énième reconfiguration du Moyen-Orient, dans laquelle l’Etat juif et sioniste d’Israël se taillerait la part du lion, en termes de territoires, tandis que ses alliés Occidentaux continueraient à s’approvisionner en matières premières, était mise en œuvre. Des pays valeureux, tels l’Algérie et d’autres, mettront fin à cette tragique (mascarade) révolution en dénonçant un complot à l’échelle mondiale visant à déstabiliser les pays arabes au profit des pays occidentaux.
L’Afghanistan est devenu un théâtre de guerres où s’affrontent des puissances étrangères ; l’Irak est dévasté, ruiné et plongé dans le chaos ; la Libye est totalement détruite et dévastée ; la Syrie est ravagée par une guerre fratricide nourrie également par des puissances étrangères, principalement occidentales ; le Liban voit ses principales infrastructures régulièrement détruites par l’armée Tsahal ; la Palestine est victime d’injustices, de massacres et d’assassinats continuels, de colonialisme et d’apartheid ; tout cela est l’œuvre d’une politique extérieure irresponsable des USA et de ses alliés conduite depuis des décennies et des décennies.
Il y a donc et il y aura des déplacements de populations, ce que le Président Macron nomme « flux migratoires irréguliers. » Parce que ces gens n’ont plus rien. Nous avons détruit leur pays, brisé leur vie et nous les avons privés de tout rêve, tout espoir en l’avenir.
Le retour des Talibans en Afghanistan, 20 ans après, signe la fin de l’hégémonie américaine.
La faillite totale, l’échec cuisant de la politique des Occidentaux n’ont eu pour résultat que le chaos, la misère, les injustices et l’humiliation des pays arabes et musulmans. Les citoyens Français doivent savoir que ce sont leurs dirigeants successifs qui sont les seuls responsables de ces « flux migratoires irréguliers. » Ils ont joué avec le feu et ont fini par se brûler ; ils ont semé le vent, ils récoltent la tempête. Si G. W. Bush arrive encore à trouver le sommeil, son réveil risque d’être des plus agités.
Les pays occidentaux ont réveillé un sentiment nationaliste, notamment des pays arabes, généré un regain fondamentaliste, poussé à l’intégrisme, voire au terrorisme, et ouvert la voie aux plus fanatiques parmi les plus fanatiques religieux.
Que ce soit la Chine, la Russie, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, etc. des discussions ont déjà lieu entre les autorités de ces pays et les Talibans. C’est une certitude. Qui pourrait en douter une seconde ?
Nul doute, demain sera celui de la Chine, de la Russie, de l’Iran et d’autres pays musulmans qui sont tout sauf des puissances impérialistes, expansionnistes et néocolonialistes.
Une page se tourne sous nos yeux et le retour des Talibans en Afghanistan, 20 ans après le 11 septembre 2001, n’est qu’un avant-gout de ce qui nous attend.
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