Affaire Nahel : libération du policier qui était en détention préventive
Le policier qui a tué d’une balle à bout portant le jeune Nahel, à Nanterre le 27 juin 2023, a été libéré, probablement pour lui permettre de passer des fêtes de fin d’année avec sa famille.
C’est une décision de justice injuste, selon bien des avis, et beaucoup vont la contester. La mère de Nahel a déjà appelé à un rassemblement pour, semble-t-il, le dimanche 19 novembre 2023. On peut évidemment organiser des marches, des manifestations, pour exprimer son opposition et manifester sa colère. A priori, nous sommes encore dans un pays libre et de droit.
Mais de grâce, pas de violences, ni d’émeutes et restons calmes, surtout dans une contestation guidée par l’émotion. Il n’y a pas pire que d’agir dans l’émotion.
Le contexte actuel international est imprévisible et, en France, vous connaissez les tensions exacerbées dans notre société. La guerre en Ukraine n’est pas terminée et une autre guerre vient d’être réactivée de plus belle (elle ne s’est jamais interrompue) au Proche-Orient. Nous dansons sur un volcan. Tout pourrait basculer d’un jour à l’autre tellement les tensions sont fortes.
Quoi qu’il en soit, la libération de ce policier, mis en examen pour homicide, s’effectue dans un contexte social plus que tendu en France. Cette décision de justice peut être, selon moi, interprétée de deux manières différentes :
— On peut penser que les juges compteraient sur cette situation sociale particulièrement explosive en France pour procéder à une libération, tout en espérant que les banlieues n’aient pas l’envie de manifester par peur de « poursuites judiciaires opportunistes ». Parce qu’en France, les musulmans sont pointés du doigt du fait qu’ils soutiennent la Palestine, alors que les pouvoirs publics ne cessent de scander le fameux « droit d’Israël à se défendre ».
— On peut également penser qu’au contraire, cette libération aurait été décidée dans le but de déclencher une révolte brutale des jeunes des banlieues. Cela permettrait d’appuyer ensuite la thèse fantasmée qui consiste à prétendre, haut et fort, que tous ces jeunes seraient des voyous, des émeutiers — c’est comme cela que les médias français les ont surnommés — ne sachant que casser et saccager. Ces jeunes étant pour beaucoup de confession musulmane, je vous laisse faire un rapprochement évident avec le climat actuel nauséabond où l’on taxe les musulmans d’antisémitisme sur des critères ethnico-religieux.
Quand la présidente de l’Assemblée Nationale, madame Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat, monsieur Gérard Larcher, ordonnent une manifestation, au nom de l’Etat, contre l’antisémitisme, il est permis de se poser un certain nombre de questions. D’ailleurs, étaient présents à cette manifestation tous les racistes de France et de Navarre.
Touhami – INFOSPLUS