Présidentielle de 2022 : la vengeance est un plat qui se mange froid

Présidentielle 2022 : la vengeance est un plat qui se mange froid

Présidentielle de 2022 : le Rassemblement National (ancien FN) sera une nouvelle fois instrumentalisé par les partis classiques à des fins politiciennes ; sera-ce la fois de trop ?

La Présidentielle 2022 ne sera pas comme les autres campagnes par sa teneur politique et son intensité sociale

Une petite rétrospective avant la Présidentielle de 2022 qui sera, sans aucun doute, celle des grandes surprises.

2017, la gauche est décimée par des frondeurs, des opportunistes insatiables (Manuel Valls) et une aigre et pénible fin de quinquennat du Président François Hollande, inaugurant déjà la fin du parti socialiste ; un parti longtemps verrouillé de l’intérieur et ultra orienté par des idéologues dont le dessein n’était plus l’avenir du parti mais celui de leur propre avenir.

Les principaux dirigeants socialistes vont un à un prendre tasse sur tasse, naufrage sur naufrage, débâcle sur débâcle, et finir au fond d’une piscine aux eaux si troubles qu’on n’y verra plus rien et pour longtemps.

Malmenée et désorientée par le Président Nicolas Sarkozy par ses choix politiques — dont une chimérique ouverture vers la gauche traditionnelle — visant un rapprochement avec la droite ultra conservatrice et extrémiste (Buisson), la droite va imploser. Il n’en fallait pas plus à une extrême droite, en voie de dédiabolisation, pour se donner une respectabilité politique.

Sous le Président Sarkozy, la France était plongée dans un climat délétère propice au racisme, à la xénophobie, à l’islamophobie, à l’antisémitisme, et à la division d’une société plus que jamais fragilisée. L’identité devenait le maître mot.

Elu en 2007 parce qu’il avait réussi à s’attirer les voix du Front National, le Président Sarkozy commettra l’erreur de tenter d’adapter la droite classique et républicaine à l’extrême droite. Un choix qui lui sera fatal en 2012.

Son successeur, le Président Hollande, aura au moins eu le mérite d’apaiser les tensions et de faire redescendre la fièvre haineuse qui s’était dangereusement installée dans le pays. On peut lui reconnaître ce succès.

La première primaire, organisée à droite, sera une véritable banqueroute pour les ténors de la droite qui vont chuter un à un. L’affaire « Fillon » finira par couler définitivement une droite aux abois dont la victoire à la présidentielle de 2017 était pourtant quasi-certaine. La droite bonapartiste assistait à un suicide collectif sans pouvoir réagir, paralysée, piégée, par les mécanismes d’une primaire qu’elle ne maitrisait pas.

Les vacances, nées à droite comme à gauche, vont aider Emmanuel Macron à installer son navire de guerre LREM (La République En Marche) en prenant soin de l’équiper de deux mâts géants : gauche et droite. En véritable timonier, il va ensuite appeler à le rejoindre toutes celles et tous ceux qui sont prêts à quitter leur propre navire parti à la dérive.

La Loi travail, la réforme de la SNCF et celle des régimes de retraites vont entraîner le pays vers des manifs sans fin et une violence inouïe. Les « Gilets jaunes » (que personnes n’a vu venir) vont interrompre toute réforme. Enfin, la pandémie (Covid-19) va définitivement stopper net et anéantir tout espoir de réformer en profondeur le pays.

Le mandat du Président Emmanuel Macron a, jusqu’ici, crispé les Français, creusé la division du pays, laissé sur leur faim toutes celles et tous ceux qui attendaient d’un Président jeune, ni de gauche ni de droite, ouvert sur le progrès, la tolérance et les sciences, qu’il accomplisse des miracles.

Inutile de relater les désastres et des dégâts commis au sein du monde arabe et musulman. Dans ces pays, la France est à présent vue comme un Etat hostile à l’islam et aux Musulmans.

Le duel Macron contre Le Pen aura-t-il lieu comme promis ?

Concernant la prochaine Présidentielle de 2022, beaucoup de citoyens, aujourd’hui, refusent d’être des pions servant indéfiniment à faire barrage au Rassemblement National. Lorsque le ministre de l’Intérieur, monsieur Darmanin, dit explicitement à madame Marine Le Pen, lors d’un débat télévisé : « Vous êtes trop molle, madame Le Pen« , cela explique cette stratégie. On attend de la Présidente du RN qu’elle tape sur les immigrés, l’islam, les musulmans, les étrangers, etc. pour pouvoir ensuite se positionner comme l’unique protecteur face à ce péril de l’extrême-droite.

Autre exemple d’incompréhension et de colère : il existe dans les banlieues de très nombreux Français de confession musulmane qui s’interrogent et parlent même de voter clairement pour Marine Le Pen. Pourquoi ?

Beaucoup de ces citoyens sont parfaitement intégrés et en ont assez qu’on se serve d’eux, en raison de leurs origines et de leur religion, à des fins de parvenir au pouvoir. Ces citoyens paient, pour beaucoup, des impôts et ont les mêmes craintes que n’importe quel citoyen de voir l’exécutif submergé par une immigration de plus en plus incontrôlable.

Lorsque le Président dit « Nous allons continuer les caricatures » il sort de son rôle de Président garant du principe de laïcité ; lorsqu’il fait voter une loi sur le « séparatisme » ce sont évidemment l’islam et les musulman qui sont visés ; lorsqu’il téléphone à Eric Zemmour en privé pour s’enquérir de son état, le Président donne du crédit aux thèses racistes, séparatistes et immondes de ce polémiste condamné par la justice pour incitation à la haine ; lorsqu’il appelle à une société de vigilance, c’est bien entendu un appel à la délation de tout musulman qui aurait un comportement jugé suspect.

La Présidentielle de 2022 est probablement celle qui va, dans l’état actuel des choses, être une possibilité pour Marine Le Pen de parvenir au pouvoir. Est-ce la faute des citoyens français musulmans ? Ces derniers ont pourtant, depuis 2002, fait confiance aux responsables politiques et barré la route à l’extrême-droite.

Mais ils en ont assez d’être les dindons de la farce, assez qu’on leur parle encore d’intégration alors qu’ils sont nés en France, de parents, et parfois de grands-parents, nés eux-mêmes en France.

L’islamisme, dans le sens d’une volonté d’islamiser par la force, n’est pas l’islam. Cette religion a des millénaires d’existence, tandis que l’islamisme n’est apparu que depuis quelques décennies.

Les musulmans sont, dans le monde, les premiers exposés au terrorisme islamiste. Faire l’amalgame ave l’islam, c’est faire le jeu des islamistes. Le pouvoir actuel tente de réduire à son strict minimum la frontière entre les deux. Personne n’est dupe.

Enfin, la vengeance est un plat qui se mange froid. Aussi, les recalés d’hier (2017) vont probablement tenter de blackbouler celui qui va naturellement aspirer à un second mandat en 2022. Inutile de préciser que l’actuel Président va donc évoluer, dans les prochains mois, en terres minées.

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