La propagande: arme de destruction psychologique

La propagande: arme de destruction psychologique

En période de guerre, la propagande prend tout son sens. Elle devient une arme souvent plus efficace que les armes létales

Le bon et le méchant : scénario de base du Bien contre le Mal

Qui est le bon (le Bien) et qui est le mauvais (le Mal) dans la guerre actuelle opposant la Russie et l’Ukraine ? Ne vous faites pas de souci pour trouver la solution. Elle est simple, il suffit juste de regarder les médias français toute une journée — je pense notamment aux chaines du groupe BOUYGHES (TF1, LCI, entre autres) — d’analyser objectivement l’information diffusée en restant éveillé, pour comprendre quel est le message qui nous est dressé :

– d’un côté le gentil soldat ukrainien qui ne pille pas, ne viole pas, ne tue pas et est incapable même de mentir. Il ne dit que la vérité, se bat courageusement contre le Diable, affronte le froid et la faim sans se plaindre, ni gémir, et est donc la représentation parfaite de la douceur et de l’ange de la paix sur Terre ;

– d’un autre côté, le soldat russe qui tue, pille, viole, sème la terreur et ment comme il respire. Il massacre de manière barbare, presque jouissive, accomplit les pires atrocités, les pires crimes de guerre et contre l’Humanité ; en somme il est la représentation plus que parfaite du démon sur terre.

Infantilisation des esprits humains à des fins de les soumettre

Mais comment peut-on oser de tels simulacres, de telles parodies de la vérité — ou tout au moins dans la recherche d’une vérité neutre et impartiale — dans un pays où les citoyens sont à la base réputés éduqués, instruits et donc supposés intelligents, ne serait-ce que artificiellement ? La réponse se trouve dans la manipulation des esprits souvent simples, voire abstraits, et rendus incapables d’aucun discernement. Benoitement, le citoyen regarde dépendant de tout ce qu’il entend et observe.

Le terrain fertile pour la diffusion d’une information volontairement biaisée, orientée, déformée et propagandiste se trouve en amont. En aval, et dès lors que le travail en amont a été effectué avec succès, l’esprit est prêt à croire tout ce qu’on lui présente comme étant la vérité suprême et absolue. L’infantilisation à outrance des esprits. Un esprit passif, acceptant tout des présumés Sachants chargés d’informer et d’éclairer sur des thèmes précis.

Ainsi, de l’esprit libre et critique, principe de raisonnement qui garantit une indépendance d’interprétation sur toute information et propagande reçues, on devient un esprit formaté où tout est expliqué et détaillé, non pas pour éclairer l’individu, mais pour éviter que celui-ci réfléchisse, analyse et pense de lui-même.

Le diffuseur d’une « information dirigée » devient un agent de substitution qui annihile, interdit toute critique logique, structurée, en connaissance de cause, et intelligente. Dès lors, la propagande passe comme une lettre à la poste.

L’humain enfermé dans une cage en verre

Désinformer en informant, c’est tout l’art de la propagande. L’anesthésie de l’esprit est un danger permanent pour chacun d’entre nous. En effet, l’endoctrinement n’est pas la propriété exclusive des régimes prétendus « dictatoriaux ».

Les citoyens ayant échappé au circuit d’une scolarité conventionnelle, et n’étant pas passés par les grandes écoles traditionnelles, paraissent, à mon avis, dotés d’un sens de l’analyse et de la réflexion plus naturel que celui de la majorité des citoyens sortis des cycles de formation académiques et conformistes.

Réfléchir et penser sont à la base des facultés humaines naturelles. L’intelligence s’exprime en chacun de nous lorsque nous sommes confrontés à telle ou telle situation, à tel ou tel obstacle de la vie. La rationalité et le pragmatisme interviennent et sont guidés par nos propres sens.

Mais apprendre et enseigner aux citoyens comment réfléchir et comment penser, c’est uniformiser les esprits et les guider vers une même et unique voie.

L’illustration parfaite de la méfiance, de la remise en question des informations communiquées par un pouvoir, a été la révolte des « Gilets Jaunes. » Les bienfaits d’un nouveau vaccin inconnu et sorti à la va-vite, une économie censée être en difficulté mais qui dégage des millions d’euros dès qu’il y a une pression sur le gouvernement, le fossé entre une France rurale sacrifiée et une France urbaine favorisée, une fiscalité injuste, une transition écologique au prix fort pour les plus faibles, ont été autant de raisons d’une grave défiance envers les gouvernants, le président de la République en tête. La preuve que des citoyens restent en veille et vigilants, prêts à se battre pour leurs intérêts.

Il n’y a pas plus pernicieux que d’être enfermé dans une cage en verre. C’est l’illusion de la liberté : voir mais sans pouvoir toucher ce que l’on voit. Une prison de l’esprit.

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