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Le Haut-Karabakh : les Européens sont dispersés et divisés

Le Haut-Karabakh : les Européens sont dispersés et divisés

Le Haut-Karabakh se vide de ses Arméniens et personne ne bouge

Le Haut-Karabakh : alors que des dizaines de milliers d’Arméniens fuient l’enclave du Haut-Karabakh, vers l’Arménie, par peur de représailles du régime Azerbaïdjanais, les Européens sont tout étonnés de la non réaction des soldats russes présents sur place, alors que ces derniers ont pour mission de maintenir la paix et de faire respecter le cessez-le-feu de 2020.

L’opération azerbaïdjanaise au Haut-Karabakh, qui s’apparente à un « Blitzkrieg », ou guerre-éclair, n’a pas suscité de réaction de la part de l’Arménie, probablement par peur de déclencher une nouvelle guerre. L’Arménie n’est pas dans la situation de 1994. Depuis, les choses ont changé et la géopolitique aussi.

Dans ce nouvel épisode au Haut-Karabakh, qui se vide de ses habitants arméniens sans que personne ne bouge, l’Union Européenne se retrouve piégée pour deux raisons.

D’une part, les contrats de fourniture de gaz signés avec l’Azerbaïdjan, pour compenser la perte du gaz russe, empêchent une réaction plus musclée de l’UE de Mme Van Der Layen, si tant est que l’UE aurait eu une réelle intention d’intervenir. Les Européens en sont à tenter de calmer le jeu et d’éviter le pire. La France vient d’autoriser des ventes d’armes à l’Arménie. Sans doute sur pression de la diaspora arménienne en France qui est nombreuse et influente. La raison invoquée est le risque d’une attaque de l’Arménie par l’Azerbaïdjan. Ce qui parait peu probable.

D’autre part, on ne peut fournir des armes sophistiquées à l’Ukraine pour l’aider à combattre et à détruire l’armée russe, et demander au président Vladimir poutine d’intervenir au Haut-Karabakh pour sauver les Arméniens. D’autant plus que l’actuel premier ministre de l’Arménie, monsieur Nikol Pachinian, n’est pas du tout en phase avec le président russe Poutine. En définitive, les diplomaties européennes ne savent plus trop sur quel pied danser. On improvise, on suit les événements, on observe, on calcule, on mise, mais sans savoir ce qu’il faut faire et où tout cela va conduire.

La crise du Haut-Karabakh démontre une désunion totale de l’UE qui s’en remet aux présidents Erdogan, Poutine et aux Ayatollahs iraniens

C’est devenu une manie, un rituel : les Européens avancent dispersés, divisés, chacun voyant ses propres intérêts avant toute autre considération. Il y a même des pays membres de l’UE qui sont devenus des freins, voire de véritables boulets, empêchant toute prise de décision. Ces pays se servent de l’UE comme d’un « ABS » pour leur propre confort, mais sans jamais rien octroyer ou accepeter en retour.

Autrement dit, les Européens attendent beaucoup du président Turc, Recep Tayyip Erdoğan, et du président russe, Vladimir Poutine, pour intervenir auprès du président azerbaïdjanais, monsieur Ilham Aliyev, et éviter une nouvelle guerre.

Mais c’est oublier que le président turc est détesté par les Européens, notamment la France et le président Emmanuel Macron, à tel point que ceux-ci ont déjà signifié et juré que la Turquie musulmane n’entrera jamais dans l’Union Européenne. Le président Turc n’est pas, par ailleurs, un fan de l’Arménie, on en connait les causes historiques. Le Haut-Karabakh n’est pas son principal problème.

Quant au président russe, il est tenu pour responsable d’à peu près tous les maux de la Terre et désigné comme persona non grata partout en Europe. C’est comme si vous demandiez à ceux que vous auriez condamnés à mort de vous sauver la vie. Le président Poutine a même fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la CPI (Cour Pénale) pour crimes de guerre. A Moscou, on doit bien rire.

Il reste l’Iran qui, bizarrement, pour le coup, soutient l’Arménie chrétienne, pour ses propres intérêts, évidemment. Le nord de l’Iran est habité par des milliers d’Azéris et Téhéran redoute un soulèvement ethnique. Par ailleurs, l’Iran n’est pas bien noté par les « juges » suprêmes de l’UE. Demander aux Iraniens, dans ces conditions, de voler au secours des Arméniens reviendrait à avaler son chapeau. Je sais bien qu’en matière de chapelier l’UE est bien lotie, mais quand même, cela serait vraiment une des plus belles courbettes de l’histoire. D’ailleurs, que vont penser les Israéliens, alliés de l’UE, et haïssant viscéralement l’Iran ?

L’UE européenne est donc bien pieds et mains liés. Les Arméniens, dindons de la farce, ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes et tenter de convaincre leurs alliés européens d’intervenir tant bien que mal. Probablement sans grande chance de réussite.

Actuellement, il n’y a plus deux solutions possibles. Soit, le Haut-Karabakh se vide des Arméniens et devient un territoire totalement azerbaïdjanais, c’est ce qui est en train de se produire. Soit, l’Arménie, qui revendique aussi le Haut-Karabakh, entre en guerre, et là, c’est une autre histoire.  

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