L’Histoire s’écrit toujours selon les rives et le camp auxquels on appartient

L'Histoire s'écrit toujours selon les rives et le camp auxquels on appartient

L’Emir Abdelkader au Château d’Amboise en Indre-et-Loire

L’Histoire s’écrit différemment selon les médias et selon l’endroit où l’on se trouve

L’Histoire s’écrie selon des interprétations bienveillantes que chaque camp lui attribue. De nombreux médias français affirment que le séparatisme serait un héritage de l’histoire de France. Bien des journalistes, des chroniqueurs, des éditorialistes savent faire de grands écarts. Mais là, on peut réellement penser que nous avons affaire à des danseurs Etoiles.

Histoire de la conquête d’Algérie. Je passe sur le Dey, la dette française envers l’Algérie et Napoléon qui avait besoin de blé — pour nourrir ses armées — et de blé (argent) pour sa campagne d’Egypte. En 1830, les Algériens résistèrent courageusement, mais la puissance militaire de l’armée française de l’époque les vainquit en quelques jours. Alger fut mis à sac : viols, tueries, massacres, exactions, etc. 

L’Emir Abdelkader résistera plus de quinze ans, mais trahi par les siens, il capitulera, précisément à Djemaa-Ghazaouet. Il obtiendra du général Lamoricière la promesse qu’il pourrait se rendre en Orient. Mais le gouvernement français refusera d’honorer cette promesse. L’Emir sera transféré à Toulon, puis Pau et enfin au château d’Amboise en Indre-et-Loire. 

Émeutes anti-chrétiennes de 1860 à Damas

Damas, 1860. Druzes et Maronites s’affrontent au Mont Liban. Les Druzes attaquent le quartier chrétien. L’Emir interviendra. Grâce à son intervention courageuse, il sauvera des milliers de Chrétiens d’un massacre certain par les Druzes. L’Emir sera honoré à travers le Monde, de la Grèce à Pie IX. Abraham Lincoln lui enverra une paire de revolvers incrustés (exposés au musée d’Alger) et la Grande-Bretagne lui offrira un fusil de chasse incrusté d’or.

Notons que Abd al-Rahman du Maroc, lui, bannit l’Emir de tout son royaume (traité de Tanger). L’Emir Abdelkader comptait sur une unification de tout le Maghreb pour vaincre les colonisateurs. Il dut son échec à cette mission rendue impossible, notamment par ses frères et alliés. 

Le traité de Tanger, signé un mois après la bataille d’Isly, le 10 septembre 1844, indiquait que le Maroc reconnaissait la présence française en Algérie et cessait tout soutien officiel à l’Emir Abdelkader, déclaré hors-la-loi au Maroc et en Algérie, et entérine le tracé de sa frontière avec l’Algérie.

Histoire du décret Crémieux en Algérie

Juifs (séfarades) et Arabes cohabitaient parfaitement en Algérie. En 1830, les Juifs étaient déjà présents, depuis des siècles, en Algérie et dans toute l’Afrique du Nord. 

Le décret Crémieux (Adolphe Crémieux) de 1870 donna la citoyenneté aux Juifs d’Algérie. Ces derniers, contrairement à ce qui a pu être rapporté faussement, ne renoncèrent en rien à leur religion (judaïsme). Ce décret politique et stratégique visait à diviser les Juifs et les Arabes ; dans la logique de la devise « diviser pour régner. »

Il est également faux d’affirmer que les Algériens auraient eu la citoyenneté française s’ils avaient accepté de renoncer en partie à leur religion (islam). Il n’y a eu aucune négociation de ce genre. D’ailleurs, pourquoi, et au nom de quoi, auraient-ils dû renoncer aux principes de leur religion ? Quelle est cette civilisation qui refuse d’autres civilisations ? 

Les indigènes étaient tout simplement méprisés, ignorés par les gouvernements français successifs, considérés comme des  citoyens de seconde zone, et relégués au « Code de l’indigénat. »

Moralité de ce décret Crémieux : en 1962, les Juifs payèrent chèrement cette citoyenneté française, interprétée comme une trahison par les arabo-berbères, et beaucoup durent quitter l’Algérie (exode massif). 

La loi sur le séparatisme

Qu’est-ce que le séparatisme vient faire avec l’Histoire de France — si ce n’est la séparation des Eglises et de l’Etat — notamment avec la page noire du colonialisme ? Les valeurs de la République n’étaient pas appliquées en Algérie pour une raison simple : les Indigènes étaient considérés comme des sous-hommes. C’est la seule et unique raison. Et il n’y a vraiment pas de quoi s’en glorifier.

La loi actuelle sur le séparatisme destinée à lutter contre tous les intégristes et les fanatiques religieux, je la considère pour ma part comme une loi protectrice. En effet, cette loi est destinée à protéger, particulièrement les musulmans de France, de tous ces courants extrémistes et radicaux qui ont une vue obscurantiste de la religion.

En ce sens, il n’y a aucune crainte de penser que les musulmans seraient entravés dans l’exercice de leur culte. Bien au contraire. Les cinq piliers de l’islam sont parfaitement compatibles avec les lois républicaines. 

Napoléon Bonaparte s’est-il converti à l’Islam ?

On connait la fascination de Napoléon pour le Prophète Mohamed. Ce qui est certain, c’est que des foules, en Egypte, ont entendu Napoléon dire haut et clair : « Il n’y a de dieux que Dieu et Mohamed est son messager. » Cette phrase constitue ce que l’on appelle la profession de foi. A partir du moment où l’on prononce cette profession de foi, on devient à l’instant musulman. Pour ces milliers d’Egyptiens, Napoléon était bel et bien un converti à l’islam. Pour le reste, dans l’islam, c’est affaire entre lui et Dieu, comme pour tout musulman ou toute musulmane. 

En Occident, on dit que Napoléon aurait tenu des propos élogieux envers l’islam pour se mettre les musulmans dans la poche. Petit problème quand même, c’est sur l’Ile de Sainte Hélène, où il se trouvait en exil forcé, à la fin de sa vie, qu’il a disserté sur les trois religions monothéistes, et à l’évidence c’est bien l’islam que son cœur avait choisi. (Journal de Sainte-Hélène 1815-1818, Napoléon Bonaparte, éd. Flammarion, 1947, t. 2, partie 28 août 1817, p. 226).

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