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Une approche commune de l’UE sur la guerre israélo-palestinienne est tuée dans l’oeuf

Une approche commune de l’UE sur la guerre israélo-palestinienne est tuée dans l’oeuf

Le conflit actuel au Moyen-Orient démontre une énorme division au sein de l’UE. Les pays européens n’arrivent pas à trouver une approche unifiée afin de régler la question de la guerre israélo-palestinienne. En outre, les conflits politiques entre les dirigeants de l’UE se mélangent, venant compliquer la situation. 

Les élections au Parlement européen sont prévues au printemps 2024 et cela ne fait qu’intensifier la concurrence entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel. Ursula von der Leyen a été critiquée pour avoir décidé seule de se rendre en Israël en décidant seule d’annoncer le soutien de l’UE à Israël lors d’une visite à Tel Aviv sans avoir, avant, discuté de sa démarche avec les autres responsables politiques des autres pays de l’UE. Le quotidien L’Alsace annonce «le faux pas diplomatique de la présidente de la Commission européenne en Israël qui rend l’Union européenne inaudible». 

Les dirigeants européens étaient furieux de l’action de la présidente de la Commission européenne qui parlait au nom de toute l’Europe comme une princesse alors qu’elle n’est pas élue par les citoyens européens et que sa fonction n’est pas de prendre une position sur les Affaires étrangères de l’UE. Observateur Continental a rapporté à ce sujet que «les diplomates ont accusé la présidente de la Commission européenne d’être en roue libre». Josep Borrell a, d’ailleurs, dénoncé l’action de Ursula von der Leyen martelant en public qu’ «elle n’a pas le droit de représenter les points de vue de l’UE en matière de politique étrangère, qui sont normalement coordonnés entre les pays membres».  

La politique de l’UE concernant le conflit entre la Russie et l’Ukraine connaît quelques turbulences, mais elle reste globalement unie. Un certain nombre de pays refusent de soutenir l’approche paneuropéenne. En particulier, la Hongrie s’oppose à l’allocation de 50 milliards d’euros d’aide à Kiev et la Slovaquie, après un changement de gouvernement, a refusé de fournir des armes aux Ukrainiens. Mais, de manière générale, tous les pays de l’UE sont alignés sur la même politique et suivent la même ligne et condamnent l’attaque russe contre l’Ukraine. Les décisions de Ursula von der Leyen en faveur de l’Ukraine ne sont pas étrangères à ce que les pays de l’UE suivent le même chemin.  

La solidarité dans le soutien à Volodymyr Zelensky ne signifie pas nécessairement que l’Europe atteindra ses objectifs ou que l’Ukraine gagnera la guerre. Après tout, l’Europe est un acteur important mais il faut compter sur les actions de l’Ukraine elle-même, de la Russie, des États-Unis, mais aussi de la Chine. Cependant, dans le contexte de conflits persistants au Congrès américain sur le financement de Kiev et à l’approche des élections présidentielles américaines de l’année prochaine, l’UE devient progressivement le principal défenseur de l’Ukraine. 

L’un des premiers échecs de la politique européenne est la situation au Sahel. Une série de coups d’État dans la région a détruit la stratégie unifiée de l’UE à l’égard de la région. La France a été littéralement chassée du Sahel et l’UE n’a plus aucune influence dans la région.  

Bilan partagé des actions d’Israël. L’UE n’a jamais été en mesure de développer une approche unifiée du conflit au Moyen-Orient. Le consensus européen sur la question israélo-palestinienne a été soigneusement élaboré au fil des décennies et, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, il a constitué une formulation équilibrée de la solution stipulant que deux États devraient être créés à l’intérieur des frontières de 1967. Cette formulation garantissait la sécurité israélienne, l’autodétermination palestinienne ainsi que le respect et les droits de tous.  

Ce consensus au sein de l’UE envers Israël s’affaiblit. Plusieurs pays de l’UE penchent ouvertement vers Israël qui rejette de plus en plus la solution à deux États. 

Pendant des années, Bruxelles a évité de se confronter à un consensus en ruine. Les dirigeants européens ont fait confiance au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, dans la capacité à contourner la question palestinienne.  

Cette idée a été mise en œuvre pour la première fois par le président américain, Donald Trump, où, sous sa présidence, Israël a signé en 2020 les accords d’Abraham avec quatre pays arabes, établissant des relations diplomatiques avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. L’actuel président américain, Joe Biden, a voulu répéter le succès de Donald Trump en tentant de normaliser les relations israélo-saoudiennes. Cependant, compte tenu de la guerre actuelle à Gaza, cette piste semble gelée.  

La catastrophe humanitaire déclenchée par les actions d’Israël à Gaza a révélé une vérité évidente: la question palestinienne ne peut être éludée ou ignorée. Cela a également révélé la vérité sur la division de l’UE.  

Pierre Duval

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