Le monde arabe est en rupture avec ses valeurs. Le colonialisme l’a éclaté en morceaux. Tel un puzzle, il faut en rassembler tous les éléments et en faire un ensemble homogène. L’élément fondateur, unificateur, reste l’islam
Le monde arabe est en pleine transformation
Le monde arabe est en cirse. La rupture entre les peuples arabes et les dictateurs a débuté. Ces révolutions étaient prévisibles. L’Algérie en avait déjà signifié le départ dans les années 80. Et à cette époque elle reçut peu de soutien de la part des pays voisins. Beaucoup, en effet, avaient même envisagé un dépeçage de ce pays, au profit des Occidentaux et de leurs alliés « arabo-traîtres ».
C’était sous-estimer les Algériens et leur admirable capacité à réagir, à trouver les forces nécessaires pour assurer leur solidarité nationale et fraternelle. Les groupuscules séparatistes de la région de Kabylie tentèrent — comme si l’Algérie n’était pas assez meurtrie — de profiter de la situation pour revendiquer une autonomie ; une indépendance cautionnée par certains pays occidentaux revanchards. La réponse du Président Bouteflika aux Algériens de Kabylie avait fini par calmer les esprits : « Sans l’Algérie, vous n’êtes rien ; vous avez besoin de l’Algérie… » avait-il lancé.
Au lendemain des révolutions tunisiennes et égyptiennes — pudiquement appelées « Révolution arabe » — la première préoccupation du monde occidental n’était pas les dangers de massacres encourus par les populations civiles, mais la sacro-sainte sécurité des Etats puissants et dominants. C’est bien sur ce point précis que les dirigeants occidentaux trahissaient le fond de leurs pensées, en proclamant : « Voyez, ils (les Arabes) veulent une véritable démocratie, car ils ne prononcent aucun slogan anti-israélien. » Qu’est-ce que Israël et son système militaro démocratique vient-il faire dans ces « révolutions » ?
On ne peut rien contre un homme qui a décidé de mourir
La rupture avec la peur est définitivement engagée. Quand l’homme n’a plus peur de mourir, c’est signe qu’il a vaincu la mort. François MITERRAND avait déclaré (s’agissant des actes de désespoir) : « On ne peut rien contre un homme qui a décidé de mourir. »
D’un seul homme, d’une seule voix, les vaillants et courageux Palestiniens ont décidé de mourir pour leur liberté et leurs terres ; que peut-on contre eux ? Rien. La mort est, d’un côté, considérée comme une ennemie ; de l’autre côté, elle devient, par désespoir, une alliée. Une révolte est destinée à faire tomber les tenants du pouvoir et du système. Elle naît souvent de la misère et des injustices.
Les « Accords d’Abraham » voulus par Israël ne sont qu’une ruse de plus destinée à diviser le monde arabe. La politique raciste et d’apartheid conduite dans les territoires occupés par le pouvoir sioniste, la situation dramatique de GAZA, sous embargo depuis 2006, les violations des lieux saints musulmans — notamment la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam — sont autant de facteurs aggravants et des obstacles à une paix juste et durable entre Israël et le monde arabe. C’est une évidence.
Le réveil du monde arabe se met lentement en marche
La haine, l’aversion, la rancœur qu’Israël tisse dans les cœurs des Palestiniens en premier lieu, et dans les cœurs des Musulmans du monde entier en second lieu, finit par se retourner contre lui.
Le monde arabe ne doit pas oublier la cause palestinienne. Il est des crimes qui resteront gravés dans la mémoire des Palestiniens. Aucune puissance au monde n’a indéfiniment régné par la force, sans devoir un jour ou l’autre en payer le prix : celui de la capitulation et du renoncement. La force n’est qu’un moment transitoire temporaire.
Des dirigeants arabes entretiennent eux-mêmes la division
Dans l’exemple ci-dessus, ce n’est pas Israël qui est puissant, ce sont les pays arabes qui sont faibles, lâches et corrompus. Ils deviennent de misérables cavaliers du désert privés de monture, sans le turban qui faisait la fierté de leurs aïeux, ceux-là qui ne redoutaient ni la mort, ni la sacrifice de soi ; ils ne craignaient que Dieu et ses châtiments.
Fortunés mais déshonorés, voilà la nouvelle condition de ces lâches. De lions, ils sont arrivés au stade de rats du désert. Ils étaient princes, rois, sultans, ils sont devenus des valets, des domestiques soumis aux volontés de leurs maîtres, ceux qui vivent de leurs ressources et qui, en prime, les méprisent, les humilient, leur crachent à la figure.
Cet or noir, des pays qui ont la chance (ou la malchance) d’en posséder, n’a apporté que cupidité et médiocrité aux Arabes. Pendant que les monarchies pétrolières festoient, leurs frères meurent assassinés par l’occupant. Leurs cœurs auraient-ils été fermés au point de les rendre impies ? L’islam, c’est la soumission à Dieu. L’ont-ils oublié ?
Les peuples arabes finiront par vaincre leurs divisions
La plupart des dirigeants arabes ne sont plus en phase avec les aspirations, la fraternité éprouvée par les Arabes de la rue envers leurs frères Palestiniens et d’infortune. Comme d’ailleurs les dirigeants occidentaux ne sont plus du tout en phase avec les gens de la rue.
Partout, ce dysfonctionnement est visible et prend de l’ampleur. Quelles en seront les conséquences ? Un jour ou l’autre, il faudra procéder à un rééquilibrage politique et social entre les dirigeants et ce qu’attendent leurs peuples respectifs. Pour ne pas laisser la place aux populistes, il faut vite changer de cap, voire de paradigme.
Les peuples arabes vaincront leurs opposants qui ont programmé, sur le long terme, la division du monde arabe en une destinée fatale. Un destin mis en échec, avant même d’éclore, par la seule volonté des peuples arabes.
« La tragédie de la mort est en ceci qu’elle transforme la vie en destin, qu’à partir d’elle rien ne peut plus être compensé. » (André Malraux).
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