La réforme des retraites version 2023 passe au forcepts
Réforme des retraites. Hier soir, mercredi 15 mars 2023, le Président Emmanuel Macron et la Première ministre comptaient encore sur le vote des députés LR pour faire adopter à l’Assemblée nationale la loi sur la réforme des retraites.
Aujourd’hui, jeudi 16/03/2023, dans l’impossibilité d’être sûr et certain d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale sur le projet de loi de la réforme des retraites, la Première ministre Elisabeth BORNE a décidé d’engager la responsabilité de son gouvernement par l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. En effet, une partie des députés de droite du parti Les Républicains n’avait visiblement pas l’intention de voter pour ce projet, craignant de vives réactions de la part de leurs élécteurs locaux. Une écrasante majorité des Français est, en effet, hostile à cette réforme, selon tous les instituts de sondage. Plus que jamais le parti LR sort fissuré et affaibli de cette histoire.
Immédiatement, l’opposition, au sens large, a brandi la possibilité de recourir à une motion de censure visant à faire tomber l’exécutif. Cette option doit se faire dans les 24 heures, autrement dit jusqu’au vendredi 17 mars 2023 à 14 heures 20, heure ou Madame BORNE s’est exprimée à l’Assemblée, dans un tohu-bohu infernal et un chahut assourdissant, sous les huées et les chants de la Marseillaise, pour annoncer l’utilisation de cette ultime arme fatale qu’est l’article 49 alinéa 3.
L’intersyndicale, qui a jusqu’à présent démontré une unité sans faille, doit se réunir dans la soirée pour décider des suites à donner à ce nouveau coup de force entrepris par Madame BORNE, mais décidé, bien entendu, par le Président MACRON.
La rue est hostile à cette réforme et l’utilisation du 49.3 ajoute de la colère à la colère. La NUPES crie déjà « vengeance » et appelle les organisations et les citoyens à s’opposer à ce « nouveau déni de démocratie ». Le Président MACRON semblait vouloir éviter un 49.3 mais pas à tout prix. Cette réforme des retraites est son « dada » et il espère toujours gagner ce bras de fer contre les acteurs de la démocratie sociale ; une démocratie sociale mise à mal par le Président qui a beaucoup trop ignoré, méprisé et sous-estimé les syndicats.
Il est probable que la CGT de Philippe MARTINEZ va lancer ses troupes à l’offensive. Pour ce qui est de la CFDT de Laurent BERGER, ce n’est pas aussi évident, même si l’on a pu noter un agacement et une espèce de crispation du secrétaire général envers le Président MACRON. Ce dernier n’ayant finalement réussi qu’une chose, celle de se mettre à dos à peu près toute la France. On peut aussi appeler cela « jouer avec le feu ». Et qui joue avec le feu finit, très souvent, par se brûler.
Touhami – INFOSPLUS