L’extrême-droite est-elle définitivement installée dans les esprits des citoyens libres ?
L’extrême-droite est là, à nos portes. L’opinion publique, lassée par la classe politique traditionnelle, est, selon certains sondages, prête à basculer. Il y a un ras-le-bol au sein de la communauté française, d’un système qui touche à sa fin. Les Français flirtent désormais avec les extrêmes.
Le spectre de l’extrême-droite est de plus en plus présent, tel un fantôme qui, dans la tête des citoyens, n’en est plus un. A force d’avoir été instrumentalisée à gauche, et courtisée à droite, l’extrême-droite s’est enracinée dans les esprits, banalisée dans les idées et est désormais au centre de tous les débats politiques.
Cette extrême-droite est incarnée par Marine Le Pen, même si celle-ci joue la carte d’une républicaine qui aspire à l’Union Nationale. Madame Marine Le Pen est devenue le pivot central par lequel transite toute élection, toute vision politique à long terme. Un naufrage pour la classe politique dite républicaine.
A tel point qu’à un peu plus d’une année de l’élection présidentielle, Madame Marine Le Pen est au carrefour de toutes les hypothèses politiques. Pressentie, selon tous les sondages, comme sortante vainqueur au premier tour, c’est elle qui va probablement conditionner soit sa propre élection — je vous laisse imaginer la sidération en France et dans le Monde — soit l’élection de celle ou celui qu’elle aura en face d’elle.
La première défaite est le naufrage de nos responsables politiques traditionnels. En effet, le constat de voir l’extrême-droite majoritaire dans le pays fait froid dans le dos. La seconde défaite est celle de voir qu’elle sera, dans tous les cas de figure, l’arbitre de toute décision.
Donnée à plus de 47 % au second tour, Marine Le Pen n’a pas fini de hanter les nuits de ses adversaires politiques.
En France, désormais, tout tourne autour de l’extrême-droite. Les champs de ruines laissés par la gauche et la droite sont devenus la propriété exclusive de Marine Le Pen. Le peuple lui a accordé un droit de préemption.
Nos dirigeants sont Incapables d’apporter des solutions claires et efficaces à l’épidémie de la Covid-19, même si cela est difficile, on peut bien sûr l’admettre. Les problèmes d’une immigration incontrôlée alimentent les peurs et vont sûrement bonder les urnes en faveur du Rassemblement National.
La pauvreté croissante, la fragmentation du pays entre une ruralité laissée pour compte et une hyperurbanisation cauchemardesque où les crimes de tous ordres, les cambriolages, l’hyperviolence, etc. rendent les citoyens excédés par un sentiment permanent d’insécurité.
La seule solution à apporter à cette montée triomphante des extrémismes en France — et en Europe d’ailleurs — consiste a apporter des solutions aux problèmes socio-économiques que connaissent nombre de citoyens.
En effet, l’extrême-droite prolifère et se propage à travers les problèmes sociaux que connait un pays démocratique quel qu’il soit. L’histoire nous l’a déjà enseigné à maintes reprises. La tâche sera rude, les écueils ne manqueront pas, mais une grande Nation se doit d’affronter ce problème sans concession, ni compromission.
On ne déjeune pas avec le diable, même avec une très longue cuillère.
Raymond Barre
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