La jeunesse des banlieues est une longue histoire
Jeunesse des banlieues françaises : historiquement, les banlieues sont principalement nées d’un manque de logements lié aux conséquences de la seconde guerre mondiale. La pénurie de logement a obligé les pouvoirs publics à construire des logements en masse, sans trop réfléchir aux conséquences. L’intention d’y loger telle ou telle population n’était pas l’objectif. Mais les banlieues vont être la cause de regroupements dus à la langue d’origine, aux coutumes, et à la religion.
L’environnement social désastreux qui naîtra de ces grands ensembles bétonnés et sans âme, les rapprochements naturels des différentes ethnies, les désirs de s’émanciper et de fuir ainsi les tours de béton pour beaucoup de citoyens européens, vont pousser les plus aisés à quitter ces quartiers. Seuls les plus défavorisés, mais également ceux ayant choisi de rester avec leur communauté, vont rester dans ces banlieues ; un mot constitué de « ban » et « lieu » (mis au ban dans un lieu).
Tout s’est joué dans ces moments précis de scission. Une autre politique aurait dû être mise en place pour mieux intégrer les populations « immigrées » et surtout maintenir une mixité sociale et ethnique. Tout cela n’a pas été fait. Résultat : une jeunesse des banlieues va naître et, de génération en génération, va créer ses propres codes, réaliser tant bien que mal ses rêves et aspirations, tout cela en marge de la société française. Si vous n’intégrez pas correctement les parents, les enfants ne seront pas intégrés, et ainsi de suite.
Jeunesse des banlieues désabusée et classe politique dépassée
La jeunesse des banlieues et les élites politiques françaises sont des sujets complexes qui reviennent régulièrement sur la table de manière récurrente. Les banlieues françaises concentrent aujourd’hui des populations souvent issues de l’immigration, de milieux défavorisés et confrontées à de graves difficultés sociales. Avec les crises économiques, les banlieues deviennent des foyers de tensions, de marginalisation, d’indifférence, voire d’abandon. Les pouvoirs politiques sont dépassés, ne redoutant, au final, qu’une énième révolte des banlieues.
Les tensions sont alimentées par de nombreux facteurs socio-économiques, politiques et culturels. La jeunesse des banlieues françaises se sent exclue du système politique traditionnel et a l’impression que les élites politiques ne comprennent pas — ou ne veulent pas comprendre — leurs réalités et leurs préoccupations quotidiennes.
La jeunesse des banlieues françaises est confrontée à des défis spécifiques : taux de chômage élevé, un accès limité à une éducation de qualité, une discrimination et un racisme latents et patents. S’ajoute désormais, pour compliquer un peu plus les choses, un sentiment d’être victime d’une l’islamophobie. Car beaucoup, parmi cette jeunesse des banlieues, déclarent avoir pour religion l’islam. Et lorsque vous posez la question à de jeunes gens sur ce qu’est la laïcité, la majorité répond : « C’est contre l’islam. » C’est leur perception du principe de la laïcité en France. Un sentiment de frustration et d’injustice, parmi les jeunes, qui se traduit souvent par des manifestations et des affrontements avec les forces de l’ordre. Bien sûr les médias n’iront jamais faire des reportages sur ce qui fonctionne dans les banlieues, mais se précipiteront, comme des loups sur leur proie, sur place au moindre début d’émeute.
Les élites politiques ont une grande part de responsabilité
Les élites politiques françaises ont une grande part de responsabilité dans cette relation très tendue. Les politiques mises en place par les gouvernements français, telles que la politique de la ville, ont été critiquées pour leur manque d’efficacité et surtout pour la non-prise en compte des problèmes spécifiques aux banlieues.
Plus grave encore, les élites politiques françaises sont souvent perçues comme éloignées et déconnectées de la réalité quotidienne des jeunes des banlieues. Ces mêmes jeunes se sentent exclus du processus politique et ont peu de représentation dans les instances décisionnaires. Et pourtant, nombreux sont les jeunes qui veulent s’impliquer en politique. Pourquoi ne pas les aider en les intégrant davantage, en les responsabilisant, et en leur faisant confiance ?
On dit souvent que les jeunes des banlieues ne réussissent que dans le sport. Sous-entendu qu’ils ne seraient bons que dans les domaines sportifs. Si la jeunesse des banlieues réussit dans le sport, c’est parce qu’on les a formés, on les a aidés, on leur a donné une chance, et on leur a fait confiance. C’est malheureusement, pour beaucoup, la seule porte qui leur est vraiment ouverte.
Quel énorme gâchis !
C’est pourtant un énorme gâchis de part et d’autre. Les jeunes des banlieues ont beaucoup à apporter à la société et à la politique française. Leur diversité culturelle, leurs expériences uniques, leurs vécus peuvent enrichir le débat politique et contribuer à des solutions innovantes aux problèmes sociaux et économiques tant des banlieues que de la société en général. Ils peuvent également être une passerelle entre la France et le pays d’origine respectif, notamment ceux du Maghreb.
Tout cela passe par la relation entre la jeunesse des banlieues françaises et les élites politiques. Promouvoir l’inclusion et la participation des jeunes dans le processus politique serait un moyen de reconnaître leur pleine citoyenneté. Créer des programmes spécifiques visant à donner aux jeunes des compétences politiques et à les encourager à s’engager dans des initiatives civiques est un exemple parmi tant d’autres. Trop de jeunes français des banlieues prétendent être considérés comme des citoyens de seconde zone.
Les élites politiques françaises doivent faire preuve de plus d’écoute, de compréhension envers la jeunesse des banlieues, car elle est aussi l’avenir du pays. Il est important de reconnaître, de prendre en compte leurs préoccupations et leurs perspectives lors de l’élaboration de politiques publiques.
Les banlieues ne doivent plus être intrumentalisées à des fins politiques
Or, tout ce qu’entendent ces jeunes dans les médias à leur sujet est humiliant, dégradant, vexant et dévalorisant. D’ailleurs, des responsables politiques d’extrême-droite construisent tous leurs programmes politiques sur le rejet et la haine des populations des banlieues. Ce qui en soi est une pratique abjecte.
En son temps, Jean-Marie Le Pen (ex-président du Front National devenu depuis le Rassemblement National) s’est offert une place au soleil dans le monde de la politique en ayant comme fond de commerce immigration et racisme anti-arabe. Cet homme, par ailleurs, n’a jamais rien apporté de positif à la France ; il n’a apporté que haine, racisme et troubles sociaux.
La relation entre la jeunesse des banlieues françaises et les élites politiques françaises est marquée par des tensions et des incompréhensions. La construction d’une société plus inclusive, plus équitable, nécessite de promouvoir l’inclusion et la participation des jeunes des banlieues dans le processus politique, tout en reconnaissant leur valeur et leur contribution à améliorer la vie en société.
Touhami – INFOSPLUS