Pourquoi les banlieues ne suivent pas les Gilets jaunes ? INFOSPLUS

Les banlieues ne suivent pas les Gilets jaunes
Les banlieues ne suivent pas les Gilets jaunes

Les banlieues, notamment franciliennes, ne suivent pas de manière indéfectible le mouvement des Gilets jaunes. Pourquoi ?

Les banlieues sont loin de suivre les Gilets jaunes dans leur mouvement de révolte et de colère. Pourquoi cela ? A cette question il y a, me semble-t-il, au moins trois raisons majeures.

Les injustices, les discriminations, les inégalités sociales dans les banlieues

Les habitants des banlieues, notamment la jeunesse, n’ont pas attendu après les Gilets jaunes pour dénoncer les discriminations, les injustices et les inégalités sociales dont ils sont victimes. La « marche des beurs » des années 80, les bavures quotidiennes de ces années dues à l’émergence du Front National, et les émeutes urbaines régulières — celles de 2005 ont marqué les esprits — en témoignent cruellement. Les banlieues vivent depuis longtemps le problème de l’inégalité des chances et, contrairement aux éléments fondateurs du pacte républicain, se considèrent comme des citoyens de seconde zone. Aussi, pour les banlieues, les Gilets jaunes ne sont que du « réchauffé ».

La récupération politique des Gilets jaunes

Lorsque la jeunesse des banlieues se révolte — nous le savons tous — cela embarrasse les Français « Blancs » et est vu d’un mauvais œil par ces derniers qui semblent se questionner : « Qu’est-ce que ces gueux veulent encore? » Les vocables suivants : caillera, voyous, racaille, s’intensifient et nourrissent à peu près tous les débats, entre « bons Français« , diffusés à la radios et à la télévision. Quant aux partis politiques, ils reprennent en chœur: « ils n’aiment pas la France et ne veulent donc pas s’intégrer » .

Une mention spéciale pour le Front National (rebaptisé Rassemblement National depuis) qui revient carrément à la guerre d’Algérie, obnubilé par la guerre d’Indépendance. De quoi faire sursauter tous les sociologues qui font leur travail honnêtement et objectivement.

Au contraire des colères des banlieues, les gilets jaunes, eux, semblent infiltrés et récupérés par les partis politiques traditionnel et également les plus extrémistes. Je ne vois pas Marine Le Pen soutenir les jeunes des banlieues, et pourtant elle soutient les Gilets jaunes. No comment…

Institutions de la République : Banlieues et Gilets jaunes s’opposent

Dans les banlieues certains s’en prennent à des symboles de l’Etat parce qu’ils se sentent exclus, bannis de la communauté. Les Institutions ne sont pas rejetées au point de renverser l’exécutif et le Président. Le mandat d’un élu n’est pas, non plus, remis en cause, comme l’élection démocratique du Président. Bien au contraire, la jeunesse des banlieues rappelle les principes de la République: Liberté, Egalité, Fraternité qui, selon elle, ne sont pas respectés. Les colères des banlieues cristallisent l’exclusion et le rejet ; l’impression que l’on ne serait pas un citoyen à part entière.

Or, les Gilets jaunes scandent à tue-tête : « Macron, démission ! » et veulent une VIe République. Ils n’ont plus confiance en leurs députés et conteste le cœur de la République : l’Assemblée Nationale. Les Institutions ne sont plus une cible pour manifester une exclusion du système, mais visées pour les renverser à des fins de changer de régime politique. Certains leaders exigent la dissolution de l’Assemblée et appellent à des soulèvements. D’autres parlent de paralysie, de grève générale. Une partie des Français est entravée dans sa liberté de mouvement et de déplacement à tel point qu’est né un autre mouvement opposé aux Gilets jaunes : les Foulards rouges.

Enfin, comme synthèse d’une fusion impossible entre Gilets jaunes et les banlieues, les premiers sont empreints d’une idéologie rejetant visiblement le système politique actuel et tous ses élites, les seconds sont les victimes d’un système dont ils auraient aimé faire partie.

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