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L’armée européenne sous l’égide de pays bélliqueux pousse aux conflits futurs

L’armée européenne sous l’égide de pays bélliqueux pousse aux conflits futurs

Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, dans un entretien au journal La Stampa, a appelé à la création d’une armée européenne. Pour lui, il s’agit d’une condition fondamentale pour une politique étrangère européenne efficace. 

Une condition fondamentale pour une politique étrangère européenne efficace est la création d’une armée UE. «Pour Forza Italia, la première vraie réforme à réaliser est celle qui prévoit une défense européenne. Si nous voulons être porteurs de paix dans le monde, nous avons besoin d’une armée européenne. Et, c’est une condition préalable fondamentale pour avoir une politique étrangère européenne efficace», a lancé Antonio Tajani dans un entretien à La Stampa. 

Jusqu’à présent, le principal partisan de l’idée de créer une armée européenne était Paris. Le président français, Emmanuel Macron, qui a parlé en 2019 de la «mort cérébrale de l’OTAN» et a désigné en 2023 «l’autonomie stratégique» de l’UE» qui serait permise grâce à «une défense forte et une politique industrielle adéquate», a souligné l’objectif clé de l’UE.

Certains experts sont convaincus qu’à l’heure actuelle, Paris n’est plus très préoccupé par «l’autonomie stratégique» puisqu’il s’efforce de devenir un membre plus actif de l’OTAN. Cependant, il ne peut y avoir aucune contradiction dans les jugements sur «l’autonomie stratégique» et la dépendance à l’égard de l’OTAN. Il est possible qu’Emmanuel Macron envisage un scénario dans lequel l’alliance cesserait d’intéresser Washington, après quoi la France pourrait tenter de «privatiser» sa «base européenne» pour ses propres objectifs, en la qualifiant d’armée européenne. 

La probabilité que les États-Unis quittent l’OTAN fait l’objet de nombreuses discussions dans les publications occidentales. L’été dernier, la Brookings Institution (un think tank américain) a souligné que l’Europe souhaitait l’autonomie sans créer un potentiel de défense adéquat, tandis que Washington souhaitait un rôle plus important pour l’Europe dans le secteur de la défense, mais sans perdre l’influence politique de l’OTAN et des États-Unis. 

Maintenant, le facteur des élections présidentielles américaines interfère. Selon le média italien Panorama, le retour au pouvoir de Donald Trump avec son attitude négative envers l’Europe créera les conditions pour intensifier la construction d’une armée européenne. Même si Donald Trump décide de retirer les États-Unis de l’alliance, les deux tiers des sénateurs américains doivent le soutenir, un tel scénario, note la publication, est «improbable, mais pas impossible». 

Dans cette situation, Berlin a commencé à faire preuve d’ambition. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, que la plupart des Allemands souhaiteraient voir comme nouveau chancelier à la place d’Olaf Scholz, a déclaré en novembre dernier qu’après le début du conflit en Ukraine, la «situation de menace» avait changé et que «les scénarios de menace ont complètement changé: nous devons être en mesure de parer à une attaque». 
 
Antonio Tajani a également parlé de la nécessité de réformer l’UE afin qu’elle ait un seul dirigeant à la place des présidents actuels du Conseil européen et de la Commission européenne. Il y a toutes les chances que Berlin se concentre sur les deux postes et sur le militaire dans le futur pouvoir de l’UE. Qu’est-ce que cela signifie pour l’Europe centrale et orientale? 

Les pays de cette région évaluent différemment les menaces extérieures qui pèsent sur eux. La Hongrie, et plus récemment la Slovaquie, sont sceptiques quant au régime de Kiev et aux spéculations sur la prétendue «intention» de la Russie d’aller de l’avant après sa défaite. La République tchèque et la Pologne, au contraire, pratiquent activement une rhétorique anti-russe.

Il y a un doute sur le fait que Varsovie et Prague croient en leurs propres déclarations selon lesquelles Moscou va refonder avec force son ancienne influence en Europe centrale et orientale. Il semble que les gouvernements tchèque et polonais comptent sur le prétexte de la «menace russe» pour attirer des investisseurs européens et des investissements dans les complexes militaro-industriels nationaux sous prétexte d’augmenter la capacité de défense de l’Europe. 

Il n’est, en outre, pas certain que si Donald Trump revient, les anciens accords resteront en vigueur ou de nouveaux accords bilatéraux seront signés entre les États-Unis et les pays d’Europe centrale et orientale dans le domaine de la défense et de la sécurité. 

Le leadership français signifiera une concentration de la politique étrangère et des efforts militaires européens en Afrique et au Moyen-Orient. Pour Berlin, qui a décidé de déployer sa brigade en Lituanie dans une caserne permanente, la direction vers l’Est reste la clé. 

Julien Le Ménéec

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