Les Français ne sont pas racistes, ils approuvent juste Zemmour le raciste condamné par la justice
Affligeant. Les Français ne sont pas racistes ? Il faut que le monde entier voie, lise et entende ce qui se dit en France des citoyens issus de l’immigration, notamment celles et ceux qui sont d’origine maghrébine. Après avoir colonisé les parents, puis usé ces mêmes parents à de durs travaux de reconstruction de la France, détruite par des avions et des chars nazis, voilà qu’on voudrait maintenant jeter leurs enfants à la mer comme offrande aux requins.
Prétendue pays des Droits de l’Homme, la France rechute peu à peu dans un climat raciste et xénophobe ; un climat que l’on aurait pourtant cru dernière nous. Et cette atmosphère resurgit grâce, non plus exclusivement à l’extrême droite, mais également à la droite dite républicaine séduite par le démagogue Zemmour.
Mais où sont donc passées les associations à caractère antiraciste (MRAP, LICRA, SOS Racisme, etc.) ? Pourtant ce ne sont pas les incitations à la haine raciale, les calomnies, les diffamations et les insultes envers des citoyens républicains français qui manquent.
Quelle est la limite de l’immonde ? Quel est le seuil de tolérance face à l’intolérance ? Voilà où des discours, de plus en plus intolérants, prononcés par des responsables politiques au plus haut niveau de l’Etat, des journalistes engagés et des polémistes irresponsables nous conduisent.
Nous allons de dérives en dérapages, d’insultes en humiliations. Comment ne pas comprendre notre révolte devant tant de mépris déclaré ? Ces paroles ne sont même plus écœurantes, répugnantes, révoltantes et malfaisantes, elles sont intellectuellement licencieuses, malhonnêtes et empreintes d’un rejet de l’autre qui dégage un racisme extrême, une haine insupportable et insoutenable.
Ainsi, les banlieusards seraient donc tous des émeutiers professionnels, des antifrançais, des communautaristes racistes, de potentiels islamistes sur le seul fait qu’ils sont musulmans. Le ton est donné ; le fond est atteint. Quel ramassis d’insultes, d’ignominies ! L’infâme et l’ignoble atteignent un paroxysme encore jamais égalé. Qui osera mettre la barre plus haut ? Qui battra ce nouveau record dans les allégations, les assertions les plus viles, les plus abjectes ? La France crache, la France vomit. La France maudit et salit. La France expulse des ressentiments enfouis, jusque-là, au tréfonds de son âme. Il est des mots qui vous heurtent la conscience, vous giflent injustement, tel un enfant puni à tort.
Les Français ne sont pas racistes ? Eric Zemmour, polémiste et journaliste de profession, est le porte-parole, le porte-voix de cette frange raciste et radicalisée d’une France méconnaissable.
Mais alors que faudrait-il faire, selon Zemmour, pour sortir les banlieues des difficultés dans lesquelles elles ont été plongées ? Envoyer l’armée ? Les démolir à coups de mini bombes atomiques ? Massacrer les habitants des banlieues qui sont, selon lui, des racistes, des antipatriotes, des islamistes et des profiteurs des régimes sociaux ?
Les Français ne sont pas racistes ? Vous l’ignorez peut-être, mais les banlieues font déjà l’objet de surveillance par des drones, et sont quadrillées par les forces de l’ordre. Il ne manque plus qu’à donner l’assaut final. Peut-être préconise-t-il également de renvoyer les banlieusards d’où ils viennent dans des cargos ? Décidément, la honte est devenue, en France, un bien public précieux. Si l’ignorance et la stupidité tuaient, Zemmour serait la première victime.
Nous sommes encore loin de la présidentielle de 2022. Au rythme où vont les joutes verbales, les dérives et les dérapages, que va-t-il se passer d’ici là ? On peut craindre le pire. Le loup est entré dans la bergerie. Pour l’en sortir, je ne vois pas grand monde, je ne vois que des gens agitant la haine, le mépris et l’exclusion. On se croirait au temps de Vichy. Une époque saluée par Zemmour ; l’homme qui glorifie Pétain parce qu’il aurait sauvé des Juifs français, les autres pouvaient mourir exterminés, massacrés. Le langage nationaliste couplé au fanatisme.
A celles et ceux qui n’on vécu ni l’exil ni l’immigration
Au bout d’un long voyage, j’ai fini par apercevoir, au loin, un arbre ombragé. Un soleil torride m’harassait. Je rejoignis l’arbre, m’assis adossé à son tronc. Puis le visage recouvert de mes deux mains, j’ai pleuré. Un sentiment d’intolérance extirpa de ma poitrine des larmes salées. Le soleil brillait. Mais moi, il me brûlait. Je pris alors conscience combien, dans ce monde fragile et incertain, il est difficile de survivre à l’exil.
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