Assimilation ou Intégration des nouveaux arrivants en France – INFOSPLUS
Assimilation
A vrai dire, assimilation et intégration, en ce qui me concerne, signifient à peu près la même chose. On assimile en intégrant ; on intègre en assimilant. Mais je puis concevoir, lorsqu’il s’agit d’une Nation, d’un Pays, d’un Etat, que l’on puisse différencier les deux lorsqu’il s’agit d’individus. Parce qu’il y a évidemment des nuances.
L’assimilation signifierait que l’on accepterait de son gré les valeurs morales, les us et coutumes, les traditions du pays accueillant. Est-ce qu’il faudrait pour autant laisser au vestiaire ses origines, ses racines, son histoire, sa mémoire, et tout oublier ? Bien sûr que non. Tout simplement parce qu’on ne sait pas où on va, si on ne sait pas d’où on vient. Sans racines, nous serions condamnés à mourir à petit feu.
L’assimilation consistant à faire rentrer tout le monde dans un même moule — l’extrême-droite française prône cette option — n’est et ne peut être la solution. Cela se traduirait inéluctablement par un échec.
La France est un pays de liberté, de générosité et de fraternité. Il n’y a que les gens de mauvaise foi qui pourraient le nier. Tout combattant de la liberté qui serait persécuté, opprimé, oppressé, et inquiété en raison de ses luttes pour la liberté, peut obtenir de la France un droit à l’asile politique.
La France a proclamé la charte des Droits de l’Homme et du Citoyen en 1789, texte qui pose les fondements mêmes des droits de l’individu dans l’espace public et privé. Ceux-ci sont inscrits dans la Constitution. C’est donc, en théorie et en pratique, une véritable chance de vivre en France. On ne peut, par conséquent, qu’accepter les règles et les principes de la République par assimilation. Cela semble plus que naturel.
Intégration
L’intégration consiste — pour un individu ayant accepté d’assimiler les règles du pays qui le reçoit — à mettre en œuvre les lois et les principes républicains. C’est, pour moi, la jonction entre assimilation et intégration. En contrepartie, le pays recevant octroie les mêmes droits, et exige les mêmes devoirs, aux individus intégrés. Il apparait alors évident qu’il faut, pour que cela se mette en place, qu’il y ait une acceptation des deux côtés. Sans ce consentement mutuel, l’intégration échouerait. La société et l’individu font un pas l’un vers l’autre. Est-ce toujours le cas ?
La France est une République démocratique sociale et laïque. La République française est fondée sur des idéaux des Lumières hérités de la Révolution Française. Sociale, parce qu’elle garantit des droits sociaux ; laïque, parce qu’elle confie le pouvoir politique à des dirigeants civils et non plus religieux (séparation des Eglises et de l’Etat : loi 1905), et permet la liberté de conscience, autrement dit, pour celles et ceux, qui le souhaitent, d’exercer un culte en privé ou en public, quel qu’il soit pourvu que celui-ci ne crée pas de troubles pas à l’ordre public. On peut difficilement faire mieux, même si d’autres modèles existent à travers le Monde.
La démocratie est le système politique par lequel les Français élisent leur Président, leurs députés, leurs maires. L’Etat, par ses Institutions notamment régaliens, garantit le bon fonctionnement de la société.
Mais si la conquête des libertés, en France, est passée par des luttes ayant aboli la monarchie, il reste néanmoins des « reflexes » des « résidus » hérités de la monarchie. La formule qui revient souvent et désignant le Président comme un « Président monarque » résume bien cette situation.
C’est tout ce qui j’ai énoncé, à mon avis, qui n’est pas assez traité dans le cadre d’une intégration réussie. Car si l’on veut rester attaché à ses propres racines — un droit légitime et humain — il faut aussi connaître les racines et l’histoire de ce à quoi on veut s’intégrer.
Alors, assimiler ou intégrer ? Un être humain ne s’apprivoise pas. Dieu merci, autant l’esclavagisme que le colonialisme ont échoué dans ces pratiques autoritaires, inhumaines et barbares. Pour réussir une intégration, il faut convaincre l’intéressé aux idées, à l’idéal auquel on souhaite l’intégrer. Convaincre et non vaincre.
