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Colonisation : France et Algérie ont une histoire passée qui doit servir à construire un futur commun

Colonisation : France et Algérie ont une histoire passée qui doit servir à construire un futur commun
Colonisation : France et Algérie ont une histoire passée qui doit servir à construire un futur commun

Colonisation : France et Algérie « je t’aime moi non plus »

Partout dans le monde, la colonisation a sévi et commis des crimes ignobles, odieux et souvent barbares et inhumains. Cependant, les pays colonisateurs, qui ont commis des crimes et injustices dans leurs anciennes colonies, ont reconnu leurs torts et présenté, dans leur immense majorité, des excuses aux peuples concernés. Sauf la France. Ce refus s’explique du fait que l’Algérie était un département français considéré comme immuable, mais également par les tragédies qui marquèrent la fin de l’occupation coloniale française.

En effet, une guerre de huit ans — débutée avec la « Toussaint rouge » du 1er novembre 1954 et achevée par la proclamation de l’indépendance de l’Algérie le 5 juillet 1962 — allait marquer les esprits et causer des rancœurs, de la colère, des frustrations et une profonde déchirure entre les deux pays, voire les deux peuples. Plus d’un million de pieds-noirs et Juifs séfarades, des milliers de harkis et autres Européens devront quitter l’Algérie pour diverses raisons, mais toutes principalement liées à la guerre de libération.

Cette période noire et tragique est encore, aujourd’hui, ressentie comme une trahison — dont le Général De Gaulles serait la cause — par beaucoup de pieds-noirs et Juifs (francisés par le décret Crémieux) et freine toute possibilité de reconnaissance des crimes dénoncés par les Algériens. Les anciens colons d’Algérie considèrent qu’ils ont contribué à développer le pays et qu’ils ont payé un lourd tribut par leur départ forcé (un déracinement), et par les souffrances endurées lors de la guerre. Qu’ils doivent, en plus, présenter des excuses est, selon eux, chose qu’ils vivraient comme une seconde mort. C’est ce que j’ai compris lors de mes échanges avec certains d’entre eux ouverts au dialogue. Il fallait donc laisser le temps accomplir son oeuvre. Peut-être est-il temps aujourd’hui.

Colonisation : le gâchis par manque de courage d’Emmanuel Macron

Pourtant, avec l’arrivée d’Emmanuel Macron, un homme politique jeune et n’ayant pas connu l’époque coloniale française, ce qui lui confère un regard différent de celles et ceux adoptant encore une position revancharde sur le « Paradis perdu », nous étions nombreux à penser que ce dynamique Président aurait le courage de regarder enfin l’histoire en face et de reconnaître les crimes commis par les gouvernants successifs antérieurs.

Colonisation : France et Algérie ont une histoire passée qui doit servir à construire un futur commun
Colonisation : France et Algérie ont une histoire passée qui doit servir à construire un futur commun

La colonisation française en Algérie débuta le 14 juin 1830 par le débarquement des troupes françaises à Sidi-Ferruch, sur ordre du roi Charles X, dans un bain de sang — la prise d’Alger le 5 juillet 1830 fut le théâtre de meurtres, massacres, viols, spoliations et tentative d’éradication des arabo-berbères — et se termina en 1962 après huit années d’une guerre meurtrière, par les accords d’Evian (mars 1962). A noter que l’OAS commettra en quelques mois plus de morts, que le FLN durant toute la guerre de libération, par des actions terroristes sanglantes pour s’opposer à l’indépendance.

Monsieur Dominique De Villepin, un des plus brillants diplomates français, en déplacement en Algérie a déclaré (mai 2024) : « Les crimes coloniaux ne peuvent pas être effacés, mais nous avons tous le devoir de les reconnaître. Mais, parfois, il faut des années pour établir la véracité de certaines situations et de certains faits », Quotidien El Moudjahid.

Un nouveau départ basé sur la confiance et l’amitié entre l’Algérie et la France n’est possible qu’après un deuil définitif sur cette sombre page coloniale. Pour ce faire, il faut une reconnaissance par la France de ses crimes coloniaux. Cela est admis. Mais il faut l’officialiser par des excuses qui ne consistent pas à s’agenouiller mais juste à assumer son histoire, au nom et en mémoire de toutes les victimes, qu’elles aient été d’un côté comme de l’autre.

Il faut aller au-delà de ces lobbies qui font tout pour envenimer les relations entre l’Algérie et la France : le CRIF, les sionistes et les Anciens de là-bas (une grande partie des pieds-noirs) qui n’ont toujours pas digéré l’Indépendance de l’Algérie. Et pourtant, il va leur falloir l’admettre une bonne fois pour toutes.

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