La discrimination, encore et toujours. Karim Benzema a été condamné à 1 an de prison avec sursis et à 75.000 € d’amende. Ses avocats ont immédiatement fait appel. L’international français n’a pas compris qu’en tant que fils d’immigré maghrébin il n’a pas droit à l’erreur et se doit d’être irréprochable dans sa vie privée comme il l’est, par ailleurs, dans son club du Real Madrid et avec l’Equipe de France (les Bleus). Parce que ses adversaires ne le louperont pas ; parce que la société évolue, certes, mais très lentement. Les Arabes, les Noirs, les Asiatiques sont intégrés ou assimilés, mais au compte-goutte.
Il existe pourtant des parallélismes évidents pour qui sait observer et scruter la société. En Algérie, lors de la guerre de libération nationale, le pouvoir politique français de l’époque avait envoyé des paras pour, croyait-il, rétablir l’ordre. Comme si la force réglait tout. Dans les territoires français d’outre-mer, suite aux violents soulèvements actuels dus indirectement aux mesures liées à la Covid-19 et découlant directement de la discrimination et des injustices sociales, le pouvoir actuel a envoyé le GIGN et le RAID. La guerre d’Algérie n’a évidemment rien à voir avec ce qui se passe en Guadeloupe et en Martinique, mais les causes et les méthodes se ressemblent étrangement.
On peut également s’apercevoir qu’il y a des similitudes entre la jeunesse d’outre-mer et celle des banlieues parisiennes et autres quartiers difficiles dans toute la métropole. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous avons pu voir les émeutes qui ont lieu dans les territoires de la Guadeloupe et de la Martinique. Ce n’est évidemment pas un hasard. Le racisme, la discrimination, toujours !
Qu’est-ce que le phénomène, incarné par Éric Zemmour, traduit ? La crainte d’un imaginaire Grand Remplacement ? Certainement pas. Zemmour n’est rien d’autre qu’un thermomètre social, un indicateur sur l’état actuel de la société française. Il en est les symptômes. Les solutions proposées par le polémiste sont, d’une part, inappropriées et dangereuses pour la paix et la cohésion sociale et, d’autre part, totalement suicidaires pour le pays.
Le racisme et la discrimination paralysent et parasitent toute politique sincère d’intégration ; il y en a eu, même s’il faut souligner le fait que les pouvoirs politiques successifs n’ont jamais engagé de réelles politiques en profondeur pour combattre ce cercle infernal de la discrimination et du racisme ambiants. Les plus radicaux parmi les radicaux parlent d’une assimilation. Comme si se couper de toutes ses racines aiderait à mieux trouver sa place dans la société.
Manifestement, l’épiphénomène Zemmour a mis en avant le vrai visage d’une certaine frange de la société ; une frange importante même si elle demeure relative. La parole s’est libérée. Il y a celles et ceux qui résistent avec courage et détermination, et celles et ceux qui se laissent aller au pire, à la surenchère, jusqu’à vendre leur âme au Diable. Demain, on se souviendra sûrement des citoyens qui, par leur silence coupable ou leur conversion affichée, se sont compromis avec l’infamie, l’inhumanité et l’ignoble.
Finalement, la question fondamentale n’est-elle pas celle-ci : comment intégrer des enfants lorsque dès leur plus jeune âge ceux-ci s’habituent déjà à des regards, des stigmatisations, des sous-entendus qui ne disent pas leur nom ?
Deux, trois générations après, il demeure toujours ces pesanteurs, ces malaises, ces bêtises qui indiquent bien que notre société est malade ; apparemment pour encore longtemps, si l’on se fie aux intentions (extrémistes) de vote des citoyens pour la prochaine élection présidentielle de 2022.
Touhami – INFOSPLUS