Éric Zemmour et Marion Le Pen n’ont aucun projet politique, social et économique. Ils ne sont que des marchands de haine à la solde d’une extrême-droite, une caution fiable pour le pouvoir actuel ; Emmanuel Macron a beau jeu de dire ensuite : « C’est eux ou moi ! » En somme, l’acte II du Mitterrandisme
Les imams et les dealers font la pluie et le beau temps selon Éric Zemmour
Éric Zemmour s’est exprimé sur les dernières émeutes suite à la mort du jeune Nahel, abattu par un policier d’une balle tirée à bout portant sans raison apparente. Je le cite : « Ce sont les imams et les dealers qui ont sifflé la fin de la récréation », c’est-à-dire la fin de la casse et des pillages. Cela appelle plusieurs remarques.
Au sujet des imams, il semble normal que ceux-ci appellent la jeunesse à la raison et donc à cesser de brûler des voitures, de saccager des infrastructures et de piller des commerces. Ils sont dans leur rôle même si, effectivement, nous vivons dans un pays laïc. Dans une situation explosive, telle celle vécue, tout ce qui peut apaiser et ramener au calme est utile et bienvenu.
Concernant les dealers, selon Éric Zemmour, les trafiquants de drogue ne pouvaient plus écouler leur marchandise à cause des émeutes, ces derniers auraient donc exigé la fin des révoltes. Nous avons tous noté que les émeutes ont eu lieu loin des endroits de deal, et même au-delà des quartiers dits populaires. Zemmour doit être mieux informé que nous, sans doute a-t-il des indics dans ce milieu.
Ne vous trompez pas de cible
Mais Tout cela n’est que balivernes. Le polémiste exploite et instrumentalise ces émeutes urbaines à des fins politiques et s’en sert pour étayer sa thèse du « grand remplacement » et de ses affirmations sur le fait que la France serait scindée en deux. D’un côté, les Blancs chrétiens de souche et de l’autre des enfants d’immigrés Noirs et Arabes de confession musulmane. Les deux étant, selon lui, inéluctablement voués à s’affronter dans une guerre civile puisque ne pouvant cohabiter. Triste dessein.
Ce que Éric Zemmour et ses acolytes, dont la bourgeoise en chef Marion Maréchal Le Pen, n’avouent pas ce sont les bénéfices qu’ils tirent de telles situations violentes. Ces émeutes sont pour eux du pain béni. Ils confirmeraient les plaidoyers de tous les racistes, à savoir que ces « nuisibles » (je cite là les propos du syndicat Alliance Police nationale) se fichent de la France et finalement montrent leur haine de ce pays. Ce qui, évidemment, est totalement faux. De la pure démagogie. Des mensonges éhontés, car ces jeunes sont nés en France, ont grandi et étudié en France. Ils parlent et pensent en français.
Il ne faut pas oublier que la mort de Nahel a été le déclencheur des émeutes
Les émeutes sont parties à la suite d’un nouveau drame causé par la police : la mort de Nahel à Nanterre ; un drame qui interroge une fois de plus sur le racisme au sein d’une grande partie de la police française. Sans jeter l’opprobre sur l’ensemble des agents, le racisme dans la police existe bel et bien et le nier ne rend service ni aux honnêtes citoyens, ni aux policiers intègres eux-mêmes. Comme lors des émeutes de 2005, la colère a pris le dessus et des jeunes ont manifesté leur ras-le-bol de telles bavures. Ils ont incendié des voitures, pillé et saccagé des magasins. Ces actes sont évidemment inadmissibles et intolérables. La violence n’a jamais rien réglé. Cependant, ces émeutes sont incontestablement liées à une injustice et un probable homicide volontaire commis par un policier irresponsable et, semble-t-il, soupçonné de racisme.
Les racistes, en France, ne voient pas les jeunes des cités sous l’angle des problèmes sociaux et des injustices, ils ne voient de ces jeunes que leur ethnie et leur religion. Alain Finkielkraut est d’ailleurs un spécialiste de ces approches basées et fondées sur un prisme ethnico-religieux.
Éric Zemmour exploite la misère des quartiers sensibles à des fins politiques
Alors pour répondre à Éric Zemmour et à tous ces amis présents, lors des émeutes, sur les plateaux télés dont la chaine extrémiste CNEWS, si cette jeunesse s’est embarquée dans des dérives inacceptables, puis est rentrée chez elle relativement rapidement, ce n’est pas qu’à cause des forces de police, même si celles-ci ont rempli leur rôle de maintien de l’ordre et on peut les saluer, mais grâce à toutes celles et tous ceux qui, contre vents et marées, se sont intégrés à la société française. Éric Zemmour et ses sbires ne voient en ces Français intégrés que des délinquants, des voyous, des islamistes, parce que c’est leur désir, leur profonde volonté. Que ces jeunes se maintiennent dans la délinquance accréditerait leur fonds de commerce en nourrissant et justifiant leur haine, notamment des Franco-Algériens ; Zemmour ayant, visiblement, un contentieux avec ce pays dont ses parents sont natifs. Un problème d’ordre psychologique, voire psychiatrique, sur lequel je n’ai aucune compétence pour pourvoir m’y hasarder.
Les racistes de France ne s’inquiètent pas des injustices et des discrimination que ces jeunes issus de quartiers stigmatisés vivent à longueur de journée. Au contraire, ils s’en servent tels des serpents prêts à inoculer leur venin sur ces populations fragiles et fragilisées. Ce qui les dérange et les plonge dans une dépression nerveuse permanente, c’est de voir que la majorité de ces jeunes, non seulement n’oublient pas d’où ils viennent, et donc leurs racines, mais en plus ils se sont parfaitement intégrés à la société française et à son mode de vie. Leur problème se situe à ce niveau là. Et bien entendu, ils font tout pour tenter de pointer du doigt cette population, notamment par des critiques sur leur religion, pour les désintégrer et en faire des ennemis de la Nation.
Ils sont avocats, médecins, entrepreneurs, chercheurs, cadres et cadres supérieurs, écrivains, artistes, etc. mais vous, médias, vous avez aussi une part de responsabilité parce que vous vous faites le relais de tous ces racistes. Vous n’intervenez dans ces zones sensibles que lorsque ça brûle et jamais pour rapporter ce qui fonctionne et est positif pour la Nation.
Quand on pose la question du racisme en France, dont sont victimes les jeunes des quartiers, au Président Macron, ce dernier répond, en quelque sorte, qu’il fait tout pout réduire les discriminations, les injustices et les inégalités, mais qu’en fait ce mal français serait quelque chose d’inévitable, d’ancré, presque culturel. Le Président n’avoue-t-il pas, implicitement, l’existence d’un racisme institutionnel et de notoriété publique ? Et c’est bien pour ces raisons que nous en sommes encore là en France, en 2023 !
Touhami – INFOSPLUS