Monseigneur Jacques Gaillot est mort ce mercredi 12 avril 2023 à Paris, à l’âge de 87 ans (Conférence des évêques de France)
Monseigneur Gaillot, un homme d’une immense humanité
Monseigneur Jacques Gaillot est mort. Homme de Dieu, il aura été, en ce qui me concerne, une lueur d’espoir, un signe du destin, une étoile brillante dans un ciel obscurci et planant au-dessus d’une France, des années 80/90, rongée par la haine, plongée dans le racisme, la crasse d’un Front National qu’un borgne et tortionnaire, viré d’Algérie, voulait diriger à tout prix, y compris par l’abominable et l’indignité.
Nous étions jeunes et déjà livrés à la vindicte populaire par des xénophobes fous à lier ; Jacques Gaillot est apparu tel un frère et il nous a défendus envers et contre tous. Ses paroles étaient comme de l’eau ; une eau tombée du ciel pour éteindre le feu de nos colères. Ce sont des hommes de cette trempe qui ont conduit la France là où elle était parvenue.
Il se rangeait du côté des pauvres, des exclus, des opprimés. Selon beaucoup de ses coreligionnaires, il divisait. Pour cela, le Vatican l’avait même sanctionné. Etrange religion qui éconduit la tolérance et prêche l’ignorance. Diviser quand on défend l’oppressé, l’exclu, le pauvre et le solitaire ? Le Vatican oublie les paroles de Jésus prononçant cette phrase pour défendre une pécheresse : « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre. »
Mais peu importe. Monseigneur Jacques Gaillot restera, dans ma mémoire, un Chrétien qui aimait, avant toute autre considération, partager et porter, par pure amitié et solidarité, les souffrances de son prochain. N’est-ce pas justement les recommandations de Jésus, fils de Marie ?
A l’heure où, plus de quarante ans après, la France semble toujours enlisée dans cette haine de l’autre, parce que d’une religion différente, les « Gens du Livre » doivent restés unis et solidaires face à cette menace qu’est l’obscurantisme des temps modernes et incarné par le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie et l’intolérance.
