Algérie vs Maroc : je t’aime moi non plus
Algérie vs Maroc
Algérie vs Maroc, ce n’est pas qu’au football. Les débats portent souvent sur la politique internationale. Les deux peuples ayant une bonne culture politique et de bonnes connaissances géopolitiques, les échanges sont vifs, réactifs et parfois virulents, voire même acerbes et sarcastiques.
Cette histoire de deux amis voisins, un Algérien et un Marocain, qui se querellent régulièrement le prouve. Nous sommes donc une fois de plus dans le match éternel Algérie vs Maroc.
L’Algérien défend les Saharaouis (habitants du Sahara Occidental) et pense que ceux-ci ont le droit et la légitimité d’être indépendants sur leurs terres. D’ailleurs, il compare le sort des Saharaouis à celui des Palestiniens, occupés par les forces armées sionistes israéliennes.
Le Marocain revendique le territoire comme étant une propriété marocaine. Pour lui, aucun doute, la « Marche verte » et les explications du défunt roi Hassan II (Allah Y Rahmo) sur le Sahara occidental sont suffisantes pour faire des Saharaouis des sujets marocains.
Algérie vs Maroc : l’air ambiant
Les deux voisins se chamaillent souvent. Les piques fusent, mais tout cela reste toujours dans un cadre respectueux, pacifique et bon enfant.
— Vous les Algériens, vous devriez payer un impôt sur l’air que vous respirez.
— Ah bon ! s’exclama l’Algérien estomaqué. Tu ne vas pas pousser jusqu’à me dire qu’après le « Zellige », l’air qu’on respire est aussi marocain.
— Et ben si ! répondit le marocain sûr de lui. L’oxygène qui est au-dessus du Maghreb, c’est-à-dire la Tunisie, l’Algérie et le Maroc, est marocain.
— Tu ne manques pas d’air ! rétorqua l’Algérien en riant. Alors comme ça, tu veux taxer les Algériens sur l’air qu’ils respirent ?
— Oui, et je vais te dire pourquoi. En arabe, quand on évoque le Maroc on dit « El Maghrib ». C’est la preuve que tout le Maghreb est marocain.
— Oh, rien que ça ! s’exclama l’Algérien. Tu es sérieux, cher voisin ?
— Ai-je l’air de plaisanter ?
— Ne prends pas cet air et ce regard de chien battu, plaisanta l’Algérien. Vous, les Marocains, vous n’avez vraiment pas froid aux yeux. Vous n’avez pas de gaz, pas de pétrole, mais vous brassez de l’air en continu.
— Remerciez Allah de nous avoir comme voisins, reprit le Marocain. Nous sommes là depuis la nuit des temps. C’est nous, les gardiens du Maghreb.
— Bon, d’accord. Je suis prêt à payer un impôt sur l’oxygène marocain, acquiesça l’Algérien qui a plus d’un tour dans son sac.
Surpris, le Marocain exprima sa pleine satisfaction en s’écriant :
— Tu reconnais enfin que le Maroc est prédominant et la plaque tournante du Maghreb.
— S’il n’y a que cela pour te faire plaisir, oui je reconnais que le « Zellige » l’Air, la Pluie, la Terre, la Mer, le Soleil et la Lune sont tous marocains.
Puis, l’Algérien ajouta, non sans ironie et dérision :
— Avec vous, les Marocains, Allah « Subhanou » pourrait presque prendre des congés… Puisse Allah me pardonner ce péché, mais vous êtes si imbus de vous-mêmes…
— Oh ! Tu blasphèmes maintenant ? Il n’y a qu’un Algérien pour oser défier Allah. Côté imbu, les Algériens pourraient nous donner des leçons sur leur suffisance et leur prétention.
— Ecoute, reprit l’Algérien, on ne va pas se disputer. Je t’ai dit que j’acceptais de payer une taxe sur l’oxygène marocain que je respire. J’appellerai le Président Tebboune et lui dirai de vous régler un impôt spécial sur « l’air marocain ».
Le lendemain, les deux ennemis, mais néanmoins compères, se retrouvèrent volontiers. Ils étaient assis côte à côte sur un banc, sous un arbre au feuillage dru, dans un parc public.
L’Algérien relança les hostilités :
— Dis-moi, mon frère, sais-tu pourquoi la révolte des Gilets jaunes a surpris tout le monde ?
— Tu me prends pour un ignare ? répondit le Marocain vexé. Emmanuel Macron a voulu augmenter le prix des carburants au nom de la transition écologique et pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est ce qui a mis la France rurale en colère et provoqué une grave crise sociale.
— Puisque tu es si futé que cela, je suppose que tu sais ce que rejette un Algérien lorsqu’il absorbe un bon bol d’air marocain ?
— Du gaz carbonique. Du dioxyde de carbone, appelé CO2.
— Veux-tu savoir ce que m’a répondu le Président Tebboune ?
Le Marocain marqua quelques secondes de silence. Il s’attendait à tout mais pas à une réponse de la présidence algérienne. Puis, il finit par dire :
— Et que t’a annoncé ton Président de la République ?
L’Algérien attendait ce moment qu’il voulait apprécier et savourer :
— Ecoute, le Président Tebboune m’a dit qu’il était d’accord pour payer une taxe sur l’air que le Maroc, dans son immense bonté, fournit au peuple algérien. Mais à une condition.
— Laquelle ? interrogea le Marocain.
— Il m’a répondu ceci : quand un Algérien respire de l’air marocain, il rejette ensuite du gaz carbonique. Cela aggrave le réchauffement climatique et dérègle le climat. A ce titre, au nom d’une transition écologique onéreuse, et puisque le Maroc est propriétaire de cet oxygène il doit lui aussi s’acquitter d’une taxe carbone. Et parce que le Maroc nous pompe l’air.
Touhami pour INFOSPLUS